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              dès qu’apparaissent les premiers symptômes du mal.
               Les auteurs admettent généralement deux formes de
             loque toutes deux contagieuses: l’une virulente,répan­
              dant une mauvaise odeur et difficile à guérir, l’autre
             bénigne, sans odeur et plus facile à combattre. Jusqu’à
             ces dernières années, on attribuaitl’une etl’autre forme
             à la présence d’un microbe appelé Bacillus alivei, mais
             récemment des bactériologistes ont trouvé que dans
             la loque bénigne d’autres microbes produisent la
             maladie le Bacillus Burri, du Dr Burri, le Bacillus
             brandenburgiensis, du Dr Maassen, qui est probable­
             ment le même puis un autre qui n’a pas encore reçu
             de nom.
               Les premiers symptômes de la maladie sont une
             sorte d’inertie à laquelle les abeilles sont en proie, un
             mauvais groupement de la population, la dissémina­
             tion du couvain ; enfin, et c’est là le signe le plus
             facile à reconnaître pour un commençant, la mauvaise
             position de quelques larves dans leurs cellules. La
             larve saine est d’un blanc de perle et arrondie en forme
             de G au fond de sa cellule : la larve malade s’allonge
             horizontalement dans sa cellule pour mourir, devient
             jaunâtre, puis brunâtre et se décompose. Lorsque le
             mal se développe dans des larves déjà operculées,
             l’opercule s’affaisse légèrement et un trou s’y produit
             au centre (fig. 6) ; l’intérieur est alors déjà en putré­
             faction (ne pas confondre avec les larves saines dont
             l’opercule n’est pas achevé et dont la blancheur indi­
             que l’état de santé).
               Les abeilles ont l’habitude d’expulser immédiate­
             ment des cellules et de la ruche tout couvain défec­
             tueux, détérioré par accident ou mort, mais elles font
             exception pour le couvain loqueux qu’elles ne touchent
             pas volontiers et laissent pourrir dans les cellules ; c’est
             à ce signe aussi que l’on reconnaît la présence de la
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