Page 106 - la_conduite_du_rucher
P. 106
90 AVRIL
dès qu’apparaissent les premiers symptômes du mal.
Les auteurs admettent généralement deux formes de
loque toutes deux contagieuses: l’une virulente,répan
dant une mauvaise odeur et difficile à guérir, l’autre
bénigne, sans odeur et plus facile à combattre. Jusqu’à
ces dernières années, on attribuaitl’une etl’autre forme
à la présence d’un microbe appelé Bacillus alivei, mais
récemment des bactériologistes ont trouvé que dans
la loque bénigne d’autres microbes produisent la
maladie le Bacillus Burri, du Dr Burri, le Bacillus
brandenburgiensis, du Dr Maassen, qui est probable
ment le même puis un autre qui n’a pas encore reçu
de nom.
Les premiers symptômes de la maladie sont une
sorte d’inertie à laquelle les abeilles sont en proie, un
mauvais groupement de la population, la dissémina
tion du couvain ; enfin, et c’est là le signe le plus
facile à reconnaître pour un commençant, la mauvaise
position de quelques larves dans leurs cellules. La
larve saine est d’un blanc de perle et arrondie en forme
de G au fond de sa cellule : la larve malade s’allonge
horizontalement dans sa cellule pour mourir, devient
jaunâtre, puis brunâtre et se décompose. Lorsque le
mal se développe dans des larves déjà operculées,
l’opercule s’affaisse légèrement et un trou s’y produit
au centre (fig. 6) ; l’intérieur est alors déjà en putré
faction (ne pas confondre avec les larves saines dont
l’opercule n’est pas achevé et dont la blancheur indi
que l’état de santé).
Les abeilles ont l’habitude d’expulser immédiate
ment des cellules et de la ruche tout couvain défec
tueux, détérioré par accident ou mort, mais elles font
exception pour le couvain loqueux qu’elles ne touchent
pas volontiers et laissent pourrir dans les cellules ; c’est
à ce signe aussi que l’on reconnaît la présence de la