Page 47 - Terre Moderne
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Mais à côté de cet avantage, que d'inconvénients  !
                       Le  bois  nécessite  le  montage  sur  le  tracteur  d'un
                       gazogène  coûteux,  lourd  et  encombrant.  Le  moteur
                       perd  environ  30  % de  sa  puissance  et  la  visibilité
                       devient  médiocre.  Les  départs  le  matin  sont  lents  et
                       difficiles,  surtout  par  temps  froid.  De  plus,  le  gazo-
                       gène est fragile et demande de l'entretien : la moindre
                       prise  d'air et le  voilà  en panne.
                            Certes,  le  gazogène  a rendu pendant la  guerre de
                       réels  services,  mais  actuellement  son  emploi  n'est
                       intéressant  que pour ceux  qui,  possédant  des  coupes,
                       ont le  bois  à  discrétion  et pour un prix pratiquement
                       nul.  Pour tous  les  autres,  c'est-à-dire pour l'immense
                       majorité  des  cultivateurs,  le  gazogène  est  nettement
                       à  déconseiller.
                            Les  combustibles  liquides  sont  pratiquement
                       au  nombre  de  trois  :  le  pétrole,  l'essence  et  l'huile
                       lourde.  L'alcool, en effet, est pour l'instant à  éliminer
                       en raison de son prix trop élevé.
                            Depuis  la  Libération,  le  pétrole  a  eu  la  faveur
                       des  agriculteurs,  car,  au  moment  où  l'essence  était
                       strictement contingentée, on a toujours pu, en pratique,
                        se  procurer  du  pétrole  à  peu près  à  volonté.  Aujour-
                        d'hui où l'essence  est libre,  le  pétrole  perd beaucoup
                        de  son  intérêt.  Il  coûte  assez  cher,  et  comme  son
                        rendement  est  mauvais,  on  en  consomme  plus,  de
                        sorte  que,  tout  compte fait,  la  marche  au  pétrole  est
                        plus  coûteuse  que  la  marche  à  l'essence.  D'autant
                        plus  que le  pétrole,  quelles  que soient les  précautions
                        prises,  finit  toujours  par  passer  en  petites  quantités
                        dans l'huile, la  diluer et amener, de ce fait,  une usure
                        prématurée du moteur. Les Anglais l'ont bien compris
                        qui  envisagent  de  renoncer  au  pétrole  comme  car-
                        burant agricole.
                            Votre  choix  est  donc  limité  : Essence ou  Huile-
                        lourde?

                        Que  prendre?
                             Un  tracteur  à  huile  lourde  consomme  un  com-
                        bustible  relativement  bon  marché.  C'est  son  grand
                        avantage.  Mais,  par  contre,  il  coûte  cher  à  l'achat.
                        Un  tracteur  à  essence  de  30  CV  vaut  aujourd'hui
                        environ  600.000;  francs  le  même à  huile lourde coûte
                        plus  d'un  million.  On  peut  dire  qu'un  tracteur  à


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