Page 147 - Terre Moderne
P. 147
Au bout de vingt ans, trente ans, cinquante ans,
suivant sa nature originelle, il ne reste plus du sol qu'un
sable minerai sans cohésion qu'emportent le vent et les
eaux.
La dégradation qu'accompagne la ruine de la terre
se ferait menaçante si d'immenses efforts, d'ailleurs très
coûteux, n'étaient accomplis pour conjurer ces dangers.
Mais il n'est pas besoin d'aller si loin. Dans nos
régions de cultures céréalières intensives, il existe des
exploitations éprouvant actuellement de sérieux déboires
qu'il faut attribuer au fait qu'elles ont négligé depuis
longtemps les fumures organiques, ce sont en général
des exploitations qui ont abandonné l'élevage et qui
vendent les pailles et fourrages récoltés.
La levée des semis est souvent défectueuse. Les
terres sont plus froides, plus collantes, plus tassées, les
façons culturales exigent une dépense d'énergie accrue
parce que le travail est devenu plus difficile, la pénétra-
tion des racines dans le sol semble être moins aisée qu'au-
paravant.
Le sol, du fait de son appauvrissement en humus
n'a plus de capacité d'absorption, il ne joue plus le rôle
d'éponge pour les éléments minéraux, de sorte que les
engrais minéraux étant de moins en moins retenus
deviennent de moins en moins actifs. La vie micro-
.··., • ·:, .. •.•"•. !•
--· ·.: ·~ 1:. ,f ~ ...
-