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tulèrent  les  unes  après  les  autres,  sans  exercer  d'action  sur
             l'évolution  de  la  bataille.  Tant  qu'il  y  eut  sur  leurs  arrières,
             des  maquis  organisés,  les  Allemands  furent  incapables  de  se
             rétablir  sur  une  ligne  de  défense  quelconque  ou  même  de
             freiner  la  progression  alliée.
                La  Haute-Savoie,  en  particulier,  illustre  éloquemment  ce
             fait.  L'histoire  de  sa  Libération  est  étroitement  liée  à  la  cam-
             pagne  du  corps  de  débarquement  franco-américain  du  Midi.
             Deux  voies  de  pénétration  s'offraient  à  ses  chefs,  les  géné-
             raux  Devers,  Delattre  de  Tassigny  et  Patch:  la  vallée  du
             Rhône  et  la  route  Napoléon.  Les  Allemands  ne  s'étaient  so-
             lidement  retranchés  que  dans  la  première,  où  ils  attendaient
             le  choc  allié.  Ils  avaient prévu  de  solides  bouchons  défensifs
             notamment  à  la  hauteur  de  Valence.  La  manœuvre  alliée  fit
             croûler ce dispositif.  Mais  ce qui  rendit cette manœuvre possi-
             ble,  c'est  l'action  des  F.F.I.  qui,  dès  le  16  aoîit,  passaient  à
             l'attaque  tout  le  lon g  de  la  route  historique.  Le  premier  dé-
             partement  à  se  libérer  ainsi  fut  la  Haute-Savoie  et  les  autres
             départements  al~ins  suivirent  bientôt  son  exemple.  Les  gar-
             nisons  allemandes  isolées  ne  tardèrent  pas  à  tomber,  les  blin-
             dés  franco-américains  purent  foncer  sur  cet  itinéraire  devenu
             libre  sans  rencontrer  d'obstacles  et  se  rabattre  sur  Lyon,
             tournant  toutes  les  forces  allemandes  de  la  vallée  du  Rhône,
             et  les  contraignant à  une  retraite  sans  cesse  accélérée.  L'élan
             donné  fut  tel  que  les  Allemands  ne  purent  se  rétablir  que  sur
             la  trouée  de  Belfort.
                Telle  fut  la  contribution  stratégique  des  F.F.I.  à  cette
             phase  de  la  campagne  de  la  1 r•  Armée.  Mais  l'action  de  nos
             F.T.P.  n'était  pas  terminée.  Il  fallait  poursuivre  les  forces
             allemandes  en  retraite  vers  l'Italie  et  libérer  les  vallées  fran-
             çaises  qu'ils  contrôlaient  encore.  Plus  de  6.500  F.T.P.  des
             deux  Savoies  contribuèrent  à  former  les  premiers  bataillons
             destinés  à  la  Maurienne  et  à  la  Tarentaise.  Ils  y  sont  restés
             et  ont  combattu  l'ennemi  jusqu'à  la  victoire  finale.
                La  L'ibération  a  marqué  le  début  d'une  nouvelle  période
             caractérisée  par  la  liquidation  de  nos  cadres  et  le  sabotage
             de nos efforts pour continuer  la  lutte.  Sous l'impulsion  du  Mi-

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