Page 74 - Les merveilles de l'industrie T1
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68 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
Fig. 51. — Opération du doucissage des glaces.
une mince lame d’un métal très-réfléchis | La pierre étant de niveau et bien essuyée,
sant. Le métal qui remplit cet office, c’est le on y étale, sans plis, une feuille d’étain, de la
mercure. grandeur delaglaceàétamer. Sur cette feuille
L'étamage consiste donc à fixer sur une on verse avec des sébiles de bois une petite
des faces de la glace une légère couche de quantité de mercure. Au moyen de rouleaux
mercure. Seulement, comme le mercure est de lisière de drap emmanchés à des bâtons
liquide et ne pourrait être maintenu sur la d’un mètre et demi environ, on hâte et l’on
glace, on le rend fixe et solide en l’unissant à favorise l’amalgamation.
un autre métal, à l’étain. De là résulte un Cette première aspersion de mercure lave,
amalgame, un amalgame d’étain, qu’on dé pour ainsi dire, la lame d’étain, et enlève de
signe vulgairement sous le nom de tain. sa surface les impuretés qui la ternissent. On
Voici comment on dépose le tain à la sur verse ensuite autant de mercure qu'il peut
face de la glace. en tenir sur la feuille d’étain. Pendant ce
La table à étamer est formée d’une pierre temps, des ouvriers nettoient avec soin la
calcaire (pierre de liais) bien aplanie, qui est surface de la glace, d’abord avec de la cen-
entourée, sur trois côtés, d’une rigole destinée : dre, puis avec de la fécule chaude, qu’ils es
à faire écouler l’excès de mercure. Elle est suient avec des serviettes chauffées. La glace
disposée de façon à pouvoir être soulevée 1 est ensuite poussée, avec les plus grandes
dans tous les sens, au moyen de vis verti ! précautions, tout près de la feuille d’étain,
cales qui la supportent. I sans toutefois la toucher, à une distance d’un