Page 220 - Les merveilles de l'industrie T1
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POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES.                             215


         à filets circulaires cannelés et guillochés ;   confondent aisément, par leurs caractères
         la pâte est rougeâtre, lustrée de noir. Ce   céramiques, avec les poteries germaines et
         vase, qui fut retiré d’un tombeau romain à   les poteries gauloises ; cependant elles s’en
         un quart de lieue de Bonn, fait partie du   distinguent généralement par la finesse
         Musée de Sèvres.                           de leur pâte, la ténacité des pièces et la per­
                                                    fection du façonnage sur le tour.
                                                      Le Musée de Sèvres possède les débris d’un
                                                   vase, ou coupe, venant de Souaire, près de
                                                    Bourges, à pâte brun-rougeâtre, assez dure,
                                                    mêlée d’un grand nombre de petites paillettes
                                                    de mica. La surface est d’un beau noir, sablé
                                                    aussi de paillettes de mica. D’après Bron­
                                                    gniart, l’égalité et la ténuité de l’épaisseur
                                                    de cette coupe, ses arêtes vives, ses filets
                                                    nets et sa surface parfaitement unie et même
                                                    luisante, sont l’effet d’un tournage vraiment
                                                    parfait.
                                                      M. Le Châtelier, ingénieur des mines, a
            Fig. 159. — Fragment d’urne trouvé sur les bords   trouvé, en fouillant les puits des mines au­
             du Rhin (poterie romaine de la troisième sorte).
                                                    trefois exploitées par les Romains, à la butte
                                                    Sainte-Geneviève, à Paris, un collet de vase
            La troisième sorte de poteries romaines
                                                    qui montre absolument les mêmes disposi­
          renferme les poteries à pâte grise, noirâtre
          et même entièrement noire, sans aucun     tions. Ces fragments figurent aussi dans le
                                                    Musée de Sèvres.
                                                      Les poteries romaines de la quatrième sorte
                                                    diffèrent de toutes les autres. Elles sont à
                                                    pâte jaunâtre, rosâtre, rose et même blanche,
                                                     et toujours sans aucun lustre. Ces poteries,
                                                     en général, étaient réservées aux usages do­
                                                    mestiques. Les petites et les moyennes sont à
                                                    pâte fine, les grandes (il y en a de très-
                                                     grandes), sont des amphores à pâte grossière.
                                                     A Rome, le célèbre monte Testaceo, qui n’est
                                                     autre chose qu’un amas immense de poteries
                                                     brisées, qui a fini par composer une espèce
                                                     de colline, a fourni de nombreux fragments
                                                     de ces poteries.
                                                       L’amphore fusiforme que représente la
                                                     figure 161, appartient à la quatrième et der­
                                                     nière catégorie de poteries romaines. Elle
           Fig. 160. — Vase ellipsoïde trouvé dans un tombeau près
                                                     fut trouvée à Londres, sur la place de l’église
              de Bonn (poterie romaine de la troisième sorte).
                                                     Saint-Michel, près du nouveau pont.
           lustre, quoique assez luisante quelquefois.   Dans ce même lieu, sur les rives de la Ta­
           Elles sont abondamment répandues dans     mise, on a déterré un grand nombre d’objets,
           toute la France et toute l’Angletere, et se  d’antiquités, parmi lesquels des poteries et
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