Page 191 - Les merveilles de l'industrie T1
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186                   MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.






























                                           Fig. 127. — Le tonneau de Diogène.

                 Thériclès, l’un des potiers grecs les plus   mode se répandit, et, selon Hégésandre de
               célèbres par la beauté et la perfection de   Delphes, on conçut une si grande passion
               leurs ouvrages, a donné son nom à plusieurs   pour cet exercice, qu’on proposait, pendant
               sortes de vases. On appelait Thériclées une   les festins, des prix pour les vainqueurs. Dès
               espèce de grand calyx ou calice, qu’il avait le   lors on fit des calices appropriés à ce jeu, et
               premier fabriqué. Théophraste dit : « On fait   on les appela Cottabides.
               des calices Thériclées, avec du bois de téré-  i Les vases nommés Kothon servaient d’a­
               binthe, qu’on ne peut distinguer des mêmes   bord à séparer, de l’eau puisée quand on
               vases en terre. » Les calices Thériclées avaient   voyageait, les impuretés qui pouvaient la
               un brillant très-frappant. Ils étaient d’une  ( souiller;, ensuite à empêcher, par leur cou­
               forte capacité, car ils pouvaient contenir   leur terreuse, les soldats de voir l’eau va­
               jusqu’à sept cotyles (environ un litre trois   seuse qu’ils étaient quelquefois obligés de
               quarts).                                   boire.
                  Le Canthare était un vase à boire. D’a­   Les Rhytons étaient des vases à boire finis­
               bord d’une grande dimension, il fut succes­  sant en pointe recourbée.
               sivement réduit.                             Les Urnes avaient pour usage de recevoir
                  Le Kottabe était un vase de terre en    les cendres des morts. 11 est peu de vases
               forme de coupe qui, placé au milieu de la   grecs auxquels on puisse attribuer ce nom
               table, servait à recevoir le latax, ou le vin   et cette destination ; car l’usage de brûler
               qui restait dans la coupe, et que le buveur   les morts n’était pas fréquent chez ces peu­
               devait lancer avec adresse dans le kottabe.   ples. Les Romains adoptèrent plus tard cette
                En Sicile, on appelait kottabe un jeu qui   coutume.
               consistait à jeter le vin d’une coupe dans
               un vase d’airain produisant un certain bruit,   Après cette simple énumération des noms
               ou, par le même moyen, à submerger de      et usages des principaux vases grecs, nous
                petits vases qui nageaient sur l’eau. Cette   examinerons avec plus de détails les plus
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