Page 196 - Les merveilles de l'industrie T1
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POTERIES, FAÏENCES ET PORCELAINES. 191
Fig. 132. — Vase grec du Musée du Louvre.
restaient toujours mates. C’est par ces engo- ' deur, pour contenir du vinaigre, des sauces
bes que les potiers grecs décoraient en blanc- ou du vin ; — enfin les Pithos, qui rentrent
rouge de brique, bleu-jaune d’ocre, leurs dans la classe des amphores domestiques,
vases de terre. Les couleurs étaient assez so et n’étaient autre chose que des jarres ou
lides pour que plusieurs vases qui sont par des cuviers.
venus jusqu’à nous aient conservé les teintes En effet, bien que le mot amphore em
qu’ils avaient primitivement reçues. porte l’idée d’un vase à deux anses, on a,
A côté du lecythus se présentaient les par extension, donné le nom d’amphores
Stamnos, vases ovoïdes surmontés d’une aux jarres et aux grands cuviers dont les
gorge évasée et ayant un couvercle ; — les usages sont fort divers. On classe, par
ülpés à forme bursaire : les plus petits mo ' exemple, parmi les amphores, le fameux
dèles renfermaient l’huile dont les athlètes ' tonneau de Diogène, dont Grivaud de la Vin-
devaient frotter leurs membres au moment de | celle a donné, dans son Traité sur les arts
la lutte ; — les Oxybaphores (1 ), vases qui ser et métiers des Anciens, la figure, que nous
vaient indifféremment et d’après leur gran- reproduisons (page 186, fig. 127).
Le prétendu tonneau dans lequel le phi
(1) Cratinus, dans sa Pythie place Coxybaphore parmi
les vases destinés à contenir, ou au moins à verser le vin. losophe cynique passait ses jours était, en
« Comment, dit-il, le faire cesser de boire? — Oh, je le sais. réalité, un cuvier ou une jarre en terre
Je vais briser toutes ses coupes, je renverserai ses barillets
et tous les vases qui servent à la boisson : il ne lui restera cuite, qui devait avoir environ 2 mètres de
même plus un oxybaphore à verser le vin. » ; hauteur sur 7 décimètres de largeur.