Page 199 - Les merveilles de l'industrie T1
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194                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

                  vase est signé par les deux artistes qui l’ont   Dane la nomenclature des vases grecs nous
                  créé. Ægotimos m'a fait, Clitias m’a peint.  avons mentionné les cratères diotas, et dit
                    D’apres les dessins que porte cette am­  que le cratère était employé tantôt à conser­
                  phore, elle devait être consacrée, comme   ver le vin, tantôt à servir de coupe. La figure
                  celle que représente la figure 134, aux sa­  133 représente un cratère diota très-élégant.
                  crifices devant les autels des dieux.       L'OEnochoé est un vase assez peu connu.
                                                            C’est un pot de terre, à corps ovoïde, à col
                    Si nous continuons la revue que nous    mince, évasé, à anse légère, qui servait à
                  avons commencée des produits variés que   puiser la liqueur pour la distribuer dans les
                  l’on pouvait acheter ou admirer chez les   coupes des convives.
                  potiers du Céramique d’Athènes, nous ren­   Les Canthares furent d’abord, comme
                  contrerons une grande quantité d’autres   nous l’avons dit, des vases à boire d’une
                  vases. Signalons, par exemple, une grande  grande dimension ; mais leur capacité alla
                                                            toujours en diminuant. C’est ce qui fait dire
                                                            à Épigène, dans son Héroïne :

                                                              « Ah ! malheureux que je suis ! les potiers ne font
                                                            plus de grands canthares, mais de petits et de bien
                                                            jolis, comme si c’était le vase et non le vin qu’on
                                                            dût avaler. »


                                                              Chérestrate, potier très-habile, dont le
                                                            nom se retrouve sur un grand nombre de can­
                                                            thares, fabriquait par jour, d’après un auteur
                                                            grec, cent canthares parfaitement soignés.
                                                              Le canthare était l’attribut ordinaire de
                                                            Bacchus. Il nous conduit, sans transition,
                                                            aux coupes à boire des Grecs, si célèbres et
                                                            si nombreuses
                                                              Les coupes à boire portaient presque tou­
                                                            jours des inscriptions bachiques. Sur l’une,
                                                            on lit : Salut, et bois-moi; sur une autre :
                                                            Réjouis-toi, et vide-moi; sur d’autres, Eva,
                                                            Evohe, le cri préféré dans les fêtes de Bac­
                                                            chus ; sur d’autres enfin : Bois, et ne me dé­
                                                            pose pas.
                                                              Plusieurs de ces coupes étaient destinées
                  variété de vases à boire, fabriqués non-seule­  à être offertes comme cadeaux : tantôt on y
                  ment à Athènes, mais dans File de Rhodes,   lit : Le beau garçon!La belle fille! tantôt on y
                  à Samos, déjà célèbre, comme nous l’avons  voit des noms propres, la belle Calipe, le beau
                  vu, du temps d’Homère; d’autres, venant de   Timoxenas, la belle lieras, etc.
                  Corinthe, etc. Nous signalerons également   11 y avait enfin des coupes à boire qui,
                  de nombreux produits de l’Etrurie, ainsi   comme les amphores panathénaïques, étaient
                  que des coupes et des vases divers de la   destinées à être données en prix aux vain­
                  Campanie (Nola, Cumes, Capoue), de la Si­  queurs, dans certains jeux ou dans certaines
                 cile (Syracuse), etc.                      luttes.
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