Page 7 - Les fables de Lafontaine
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AVERTISSEMENT DE L’ÉDITEUR

        On trouvera, dans cette édition des fables de La Fontaine :
        A)  Une introduction biographique, littéraire et grammaticale ;
        B)  Le texte des fables, relevé sur l'édition critique procurée par
      Ferdinand Gohin, dite "■ édition Guillaume Budé », mais avec l’ortho­
      graphe modernisée et les quelques coupures indispensables dans une
      édition à l’usage des classes ;
        C)  Un lexique de la langue des fables.
        A)  L’INTRODUCTION se divise en trois parties :
        1.  La biographie de La Fontaine, écrite surtout pour faire
      comprendre les fables en les replaçant dans leur milieu historique et
      en exposant les circonstances de leur composition. Cette biographie
      est fondée sur les conclusions de l’érudition contemporaine, et certains
      lecteurs seront peut-être déconcertés d’y découvrir un La Fontaine
      passablement différent du « bonhomme » un peu balourd auquel ils
      étaient habitués. Il est peu d’auteurs, Rabelais excepté, que la légende
      ait plus défigurés. Comme Rabelais encore, La Fontaine est un peu
      responsable de cette légende. Nous devons savoir gré aux érudits
      d’avoir écarté les voiles de cette légende pour nous révéler dans une
      bonne mesure quel fut et comment vécut l’auteur des Fables. L’œuvre
      en est éclairée d'autant.
        2.  Une étude générale de la fable destinée à replacer l’œuvre
      de La Fontaine dans le courant général de la littérature. On en
      comprend mieux comment La Fontaine a travaillé et quelle est la
      valeur de son apport personnel.
        3- Une étude du style et de la langue. L’étude du style ne
      comporte aucune considération générale, mais l’analyse explicative des
      procédés précis dont La Fontaine s’est servi en virtuose rompu à
      toutes les finesses de ce qu’on peut appeler la « rhétorique poétique ».
      Rien n’est plus adroitement calculé que les éléments de ce style, en
      dépit de sa naïveté apparente, qui n’est qu’une suprême habileté.
      Cela est fait de main d’ouvrier. L’analyse peut déceler les éléments
      de cet art et reconnaître ainsi la part de ce quelque chose qui échappe
      à toute analyse et s’appelle le génie. L’étude de la langue se limite aux
      particularités grammaticales qui peuvent arrêter un lecteur moderne
      ou s'interpréter à contresens. Nous avons également procédé sur ce
      point par voie d’énumération explicative.
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