Page 110 - La Lecture Expressive
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Lecture 1 51. Le repas du soir
1. Au milieu de la salle à manger est une table ronde de noyer,
sous une suspension à lampe de porcelaine blanche. Le carreau
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est frais lavé, le papier n'a ni déchirures, ni taches.
2. La nuit vient de bonne heure en novembre ; la mère et l'aînée
allument la lampe, achèvent de mettre le couvert sur une nappe.
Des pas lourds s'entendent dans l'escalier. Le père et les deux
fils n'ont pas à heurter : la vive Céline a déjà ouvert, les trois hommes
sont entrés.
3. Le père et le fils atné, Justin, s'assoient, fatigués. Jean va
dans l'autre chambre, saisit Cécile, l'embrasse, la fait danser,
l'installe sur son épaule. La petite s'épanouit 2, heureuse.
La mère appelle :
« - Finis donc, Jean, la soupe est sur la table. »
La soupe, en effet, fume sur la table.
4. Pauvre repas ! Mais la nappe est propre, les assiettes sont
blanches, les cuillers et les fourchettes sont bien frottées. Le linge,
la faïence, le métal, éclairés de la douce lumière, paraissent sourire
de toute leur blancheur et de tout leur luisant ; et les visages, de
même, sourient.
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Jean fait manger Cécile qui jacasse • Céline va et vient. La mère
sert la soupe, partage le pain, verse le vin et l'eau.
G. GEFFROY (L' Apprentie, Fasquelle, éditeur).
Les mots : 1. Suspension: ici, support suspendu au plafond et soutenant la
lampe. 2. S'épanouir: se déplier, s'étendre en parlant d'une fleur; au Ilguré.:
s'amuser joyeusement. 3, Jacasser: crier en parlant de la pie ; bavarder.
Les Idées : Tableau de bonheur calme, paisible; les phrases elles-mêmes se j
font courtes et simples, comme pour mieux rendre la douceur intime de cette
scène de famille.
1, A quoi devine-t-on la présence d'une ménagère attentitle el soigneuse ? 1
2. • Pauvre repas ! • nous dit-on ; qu'est-ce qui en fait cependant le charme ? I
3. Vous expliquez-vous ces •sourires• dont il est question dans le dernier
paragraphe ?