Page 217 - Histoire de France essentielle
P. 217

LOUIS XVIII.           — 209 —              Histoire-Texte.


                             CHAPITRE XXIII
                            LA RESTAURATION
                    Louis XVIII (1815-1824).

            1 La Terreur blanche. — Les circonstances étaient
          difficiles pour la royauté : le pays était humilié et ruiné par
          l’occupation étrangère; il ne pardonnait pas aux Bourbons
          d’être rentrés en Erance « dans les fourgons » des alliés. D'un
          autre côté, par la Terreur blanche, les royalistes fana­
          tiques allaient créer de graves embarras au gouvernement.
          Les partisans de Napoléon et les défenseurs de la Révolution
          lurent poursuivis par des tribunaux spéciaux ou massacrés
          sans jugement par une foule furieuse. Dans le midi, on égor­
          geait en masse les protestants. Le maréchal Brune était
          assassiné à Avignon, h* général Hamel à Toulouse, le général
          [aigarde à Nîmes. La plus illustre victime de cette époque
          fui le maréchal Ney, condamné par la Chambre des pairs à
          être fusillé.
            2. Débuts du règne. —Louis XVII l(Jig. i^I^Lait entouré
          d’anciens émigrés qui ne songeaient qu’à recouvrer leurs privi­
          lèges abolis et à rétablir l’ancien régime. Le clergé aidait les
          nobles dans ces revendications. Mais le peuple était forte­
          ment attaché à la Révolution française, qui lui avait donné la
          liberté et l’égalité. Le vieux roi était habile, intelligent et
          plus libéral que la plupart des hommes qui l’entouraient. Il
          comprit qu’en cédant aux conseils des ultra-royalistes il ris­
          quait de perdre sa couronne, el il sut résister à ses imprudents
          amis. Il remit en vigueur la Charte de iSiZJ, prononça la dis­
          solution d’une première Chambre, folle de réaction, dite
          Chambre introuvable. qui encourageait les excès de la Terreur
          blanche, confia le pouvoir à des ministres libéraux et sages,
          tels que le duc de Richelieu, Decazes, le maréchal Gouoion
          Saint-Çyr.
            Sous ce ministère modéré fut volée la loi de recrutement
          militaire, qui établissait le service de six ans, réorganisait le
          tirage au sort et permettait au simple soldat d’arriver au grade
          d’officier.
              llist. de France essentielle.              14
   212   213   214   215   216   217   218   219   220   221   222