Page 216 - Histoire de France essentielle
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Lectures. — 208 — PÉRIODE CONTEMPORAINE.
98e Lecture. — Zes débuts de, Louis XVIII.
A peine Louis XVIII fut-il sur le trône qu’il fut obsédé par une foule
de courtisans et de solliciteurs qui, dans le but de lui faire leur cour,
se mirent à déverser sur Napoléon et sur ses généraux toutes les pla
titudes et les infamies qu’ils purent inventer; les pamphlets et les
chansons qui parurent à cette époque sont vraiment une honte pour
le caractère français. Les uns firent de Napoléon un fou; les autres, un
ogre mangeur de pe
tits enfants ; on fut
même jusqu’à accu
ser de lâcheté l’hom
me qui avait signalé
le_ commencement
de sa carrière par
une foule d’actions
d’éclat et qui avait
vaincu toutes les ar
mées de l’Europe.
1 On ne le qualifiait
enfin que d’aventu
rier et de chef de
brigands; tout cela
blessait vivement
l’armée qui avait
vaillamment com
battu sous ses or
dres ; de telles ex
pressions de mépris
choquaient même la
nation tout entière
qui lui avait obéi.
Fig. 174. — Louis XVIII. D'autre part , on
trouvait peu généreux d’insulter ainsi à outrance un ennemi renversé;
de l’autre, ceux qui l’avaient suivi, l'entendant nommer tous les jours
chef de brigands, pouvaient en conclure qu’on leur appliquait à eux-
mêmes une épithète peu flatteuse. Et, en effet, un jour qu’on sollicitait
une faveur pour un ollicier, en faisant valoir qu’il avait vingt-cinq ans
de services : « Dites: vingt-cinq ans de brigandage », répondit un per
sonnage de la cour, — et malheureusement le mot fut répété dans
l’armée. (Général d'IIaütpoul, Revue Bleue, i5 juin 1901.)