Page 201 - Histoire de France essentielle
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— 193 —             Histoire-Texte.

         qui périt dans sa victoire. L’Angleterre était sauvée. Pour
         détourner d’elle tout nouveau danger, elle forma successive­
         ment deux coalitions contre la France, l’une avec Y Autriche
         et la Russie, l’antre avec la Prusse et la Russie. En très peu
         de temps, Napoléon anéantit cette ligue formidable. Il quitta
         rapidement le camp de Boulogne, se porta à marches forcées
         sur l’Allemagne, enveloppa à Ulm une armée autrichienne
         qu’il contraignit à capituler, entra dans Vienne et remporta
         la grande victoire A Austerlitz (a décembre iSo5)(fig-. i63).
         L’Autriche signa la paix à Presbourg. La campagne avait
         été si activement menée que les soldats disaient : « C’est avec
         nos jambes que l'Empereur fait la guerre. »
                                          La Russie ne voulut pas
                                        traiter et s’entendit avec la
                                        Prusse pour continuer la
                                        lutte contre Napoléon. En
                                        une même journée, les ar­
                                        mées prussiennes lurent
                                        anéanties, à Iéna et à
                                        Auerstaedt ( 14 octobre
                                        1806). Les Français entrè­
                                        rent à Berlin et occupè­
                                        rent en peu de jours tout
                                        le royaume. Les Russes,
                                        accourus trop tard au se­
                                        cours de leurs alliés, lurent
                                        vaincus à leur tour à Ey-
                                        lau et à Friedland (1807)
                                        et obligés de demander la
                                        paix. Le tsar Alexandre
                                        eut avec Napoléon une en­
                                        trevue à Tilsitt, sur un ra­
                                        deau fixé au milieu du Nié­
                                        men (fig'. 164). Les deux
          Fig. 164. — Entrevue de Napoléon et d'Alexandre empereurs s’embrassèrent,
                                        se jurèrent amitié et s’uni­
          rent contre l’Angleterre. Le traité de Tilsitt démembrait la
         Prusse, qui se trouva réduite à quelques provinces. Cette hu­
         miliation des Prussiens lit germer dans leur cœur la haine de
          la France et un ardent désir de revanche.
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