Page 191 - Histoire de France essentielle
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LE DIRECTOIRE.          — 183 —              Histoire Texte.
            lie du Nord, franchit Les Alpes et s’avança jusqu’auprès de
            Vienne. L’Autriche épouvantée signa la paix de Campo-
            Formio qui reconnaissait définitivement à la France la rive
            gauche du Rhin (1797).

              4.  Guerre contre l’Angleterre. Expédition d’Égypte.
            — IA Angleterre seule, inaccessible dans son île, continuait à
            nous l'aire la guerre. Pour l’atteindre, Bonaparte proposa au
            Directoire de menacer sou empire colonial d’Asie, en s’empa­
            rant de l’Egypte, qui est sur la route des Indes (1798).
              Il partit de Toulon avec 35 000 hommes. Il emmenait avec
            lui les généraux Kléber et Desaix et des savants chargés
            d’étudier le pays. L’expédition débarqua à Alexandrie.
            L’Egypte appartenait à la Turquie et était défendue par la
            cavalerie des Mamelticks, que Bonaparte dispersa à La bataille
            des Pyramides (fig- i58). Cette victoire rendait les Fran­
            çais maîtres du pays; mais peu de jours après notre flotte
            fut détruite dans la rade A Aboukir par l’Anglais Nelson, ce
            qui enfermait notre armée dans sa conquête.
              Bonaparte n’hésita pas néanmoins à s’avancer en Syrie à
            la rencontre de l’armée turque, qu’il battit; mais il ne put
            réussir à s’emparer de Saint-,Tean-d'Acre et revint en Egypte,
            culbuta de nouveau les Turcs à A&ouZczr et repartit furtive­
            ment pour la France. Le commandement de l’armée était laissé
            à Kléber, qui fut assassiné un an plus tard au Caire par un
            musulman fanatique (1800). L’Égypte était perdue pour la
            France et le rêve de la conquête de l’Inde s’évanouissait; mais
            l’expédition de Bonaparte fit revivre l’ancienne Egypte, dont
            les savants français étudièrent les monuments et les souve­
            nirs. C’est de cette époque que date le premier projet de per­
            cement de l’isthme de Suez.
              5. La seconde coalition. — Pendant l’absence de
            Bonaparte, l’Angleterre avait formé une seconde coalition
            avec la Russie et V Autriche. La France, assaillie par des
            forces formidables, essuya d’abord des défaites qui la chas­
            sèrent d’Italie. Mais le Directoire fit preuve d’énergie, et
            Masséna, par sa victoire de Zurich sur le Russe Souvarow,
            sauva nos frontières menacées (1799).
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