Page 186 - Histoire de France essentielle
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Lectures.              — 178 —               LA RÉVOLUTION.'


                         88e Lecture. — Une lettre du général Hoche.
                    Les voilà revenus ces transports que nous avons vus éclater autrefois
                  en présence de l’ennemi. Le découragement et l’épouvante ont fui loin
                  de nous ; je ne suis entouré que de braves qui marcheront à l’ennemi
                  sans rompre d’une semelle. Auprès des feux allumés sur toute la ligne,
                  j’ai surpris dans tous les groupes la sécurité et l’audace qui annoncent
                  la victoire. Pas un murmure contre ce vent si froid qui souffle avec
                  violence, pas un regret pour ces tentes qu’un des premiers j’ai fait
                  supprimer. Il en est peu qui se piquent d’imiter le vainqueur de Ro-
                  croi et qu'il faudra réveiller pour la bataille; mais l’air est glacial, et
                  j’aime mieux les conduire à l’ennemi irrités par l’insomnie que reposés
                  par un sommeil toujours fatal à l’entraînement avec cette tempéra­
                  ture. Reconnu par le plus grand nombre, j’ai partout été salué de ce
                  cri : « Landau sera libre » ! Oui, mon général, Landau sera libre; mais
                  ce n’est pas assez d’arrêter l’ennemi, il faut le chasser devant nous; il
                  ne s’agit plus de défendre notre territoire, il faut envahir le sien. Les
                  jours de douleur et de honte sont passés. Avec des soldats si bien pré­
                  parés, une autorité aujourd’hui sans entraves, l'appui des représen­
                  tants, je dois vaincre ou mourir.
                    C’est une alternative que j’ai acceptée. Aussi, mon général, si cette
                  lettre n’est que l’annonce trop présomptueuse d'un succès que je crois
                  infaillible, elle doit vous porter mes derniers adieux. Je suis à la veille
                  du plus beau ou du dernier de mes jours; et j’ai voulu vous assurer
                  que, si je ne dois plus vous revoir, j’ai toujours gardé au fond de mon
                  cœur le souvenir de vos bontés, et que le général Hoche vous a con­
                  servé tout entier le respectueux attachement que vous avait voué votre
                  ancien aide de camp.

                    Questionnaire. — 1. De quels partis la Convention se composait-elle? —
                  2. Quand et comment la République fut-elle proclamée? —- 3. De quoi
                  Louis XVJ était-il accusé? — 4. Quelle est la date de sa mort?—- 5. Que
                  firent les puissances européennes en apprenant le supplice du roi? — 6. Que
                  fit la Convention dans ce grave péril? — 7. Que signifient ces formules :
                  Comité de Salut public, Tribunal révolutionnaire, représentants en mis­
                  sion? — 8. Qu’étaient-ce que les suspects? — 9. Que savez-vous sur la lutte
                  des Girondins et des Montagnards? — 10. Qu’est-ce que la Terreur? Citez
                  quelques-unes de ses victimes. — 11. Qu’est-ce que le 9 thermidor? — 12. Com­
                  ment la Convention sauva-t-elle la France? — 13. Qu’est-ce que la levée en
                  masse? — 14. Qu’était Carnot? Comment le surnomma-t-on? Quel fut son
                  système de guerre? — 15. Racontez la lutte contre l'étranger. — 16. Parlez
                  de la guerre civile en Vendée. Qui la termina? — 17. Parlez des grandes
                  fondations de la Convention. Enumérez-les, — 18. La Convention a-t-elle
                  bien mérité du pays?
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