Page 154 - Histoire de France essentielle
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Lectures. — 146 — LA RÉVOLUTION.
Fig. 130. — -Serment du Jeu de Paume,
Les voilà partis en longue procession solennelle vers la rue où était
le Jeu de Paume. C’était une longue salle dont les murs étaient peints
en noir pour qu’on vit mieux la blancheur des balles que se renvoient
les joueurs. Il n’y avait naturellement aucun meuble : on mit une
porte sur deux tonneaux et le président Bailly prit place sur ce bureau
peu solide.
11 était dix heures et demie, tous les députés étaient présents : la
discussion commença. Malgré les efforts de Bailly, on ne réussit pas à
s’entendre. Tout le monde était d’accord pour résister au roi ; mais
comment fallait-il faire? Enfin un député du Dauphiné, Maunier, fit
une proposition qui rallia les suffrages. « Laissons de côté, s’écria-t-il,
les débats inutiles. Le principal, à cette heure, est de rester unis jusqu’à
ce que nous ayons donné une Constitution à la France. Eh bien! s’il
en est ainsi, prêtons-en tous le serment! »
Ses paroles furent accueillies par des applaudissements frénétiques.
Bailly, debout, donna lecture de la formule du serment :
« Nous jurons de ne jamais nous séparer et de nous réunir partout où
les circonstances l’exigeront jusqu’à ce que la Constitution du royaume
soit établie et affermie sur des fondements solides. »
« Nous le jurons ! » s’écrièrent les députés. Ils tinrent leur serment.
{D'après Ch. Normand.)
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