Page 153 - Apiculture Moderne
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APICULTURE COLONIALE. 149
ruches fort simples, caisses à pétrole ou à vermouth qu’on re
tourne sur une dalle ou sur des planches.
La caisse à pétrole étant en fer s’oxyde, noircit le miel et lui
communique souvent un mauvais goût. Par contre, les caisses à
vermouth sont souvent détruites par les termites.
La Guyane française possède plusieurs espèces d’abeilles sau
vages. Les unes, appartenant au genre mellipone, n’ont pas d’ai
guillon; les autres ressemblent à notre abeille ordinaire et sont
assez facilement domesticables. Le miel sauvage vaut à la Guyane
de 3 à 4 francs le litre et le miel cultivé de 5 à 6 francs. Il est
soumis à une légère cuisson qui en assure la conservation pen
dant deux ou trois ans. Les fleurs abondent à la Guyane. Une
demoiselle Câblât s’y occupe de la culture des abeilles.
La Nouvelle-Calédonie passe pour produire peu de miel ; pour
tant il existe à Nouméa des ruchers importants composés de ruches
Dadant et Layens, peuplées en grande partie d’abeilles italiennes.
A l’intérieur, les colons fabriquent leurs ruches à l’aide de
caisses d’emballage. Les abeilles sauvages y sont nombreuses, la
flore variée et très mellifère. Le miel et la cire en Nouvelle-Calé
donie sont de bonne qualité; l’apiculture pourrait y prendre une
facile extension, qui aiderait à la fécondation du caféier, du
vanillier et de tous les arbres fruitiers. Les abeilles y travaillent
toute l’année, et la production de la cire serait sans doute facile
et rémunératrice.
Le miel sauvage vaut de 0 fr. 75 à 1 franc le litre ou Ô fr. 50 le
pot ou la section d’une livre anglaise.
A Taïti, le miel a fréquemment le goût et l’odeur de la téré
benthine qu’il prend, paraît-il, aux fleurs du manguier; mais on y
récolte aussi du miel d’oranger qui est excellent.
Les indigènes de l’archipel Tuamotou se servent du miel pour
sucrer leurs aliments et leurs boissons; il leur est vendu par
boîtes de 3 à 10 kilogrammes.
7 à 800 kilogrammes de cire sont expédiés annuellement à
Hambourg et environ 1 000 kilogrammes sont consommés dans la
colonie.
De tout ce qui précède il ressort évidemment que l’apiculture
pourrait donner dans nos colonies d’excellents résultats.