Page 149 - Apiculture Moderne
P. 149

APICULTURE COLONIALE.                 145


           colons algériens un moyen de construire avec des vieilles caisses
           à pétrole des ruches à cadres qui ne reviennent qu’à 2 fr. 30, et
           il donne les conseils nécessaires pour l’exploiter.
             En Algérie la visite générale doit se faire en octobre, alors qu’il
           se produit une nouvelle floraison. Le romarin y fleurit en no­
           vembre, les abeilles y trouvent du pollen. L’hiver étant court, la
           consommation hivernale est réduite à 8 ou 10 kilogrammes.
             C’est seulement dans les régions tempérées de cette colonie
           que l’apiculture peut etre fruc­
           tueuse. Dans les régions chau­
           des, les abeilles ne sortent
           guère que le matin, la produc­
           tion du nectar cesse dans la
           journée, et pendant la saison
           sèche elles meurent de faim.
             La Tunisie, de même que
           l’Algérie, se prête bien à l’api­
           culture. A l’Exposition univer­
           selle de 1900 nous avons pu
           examiner des miels, cires et hy­
           dromels exposés par M. Pilter
           de Kasar-Tyr. Les miels, récol­
           tés sur le géranium rosat, le   Fig. 148. — Ruche du Soudan.
           romarin, le thym, la mario-
           laine, conservaient le parfum des plantes qui les avaient produits,
           de même que les miels d’oranger exposés par M. Hue.
             Au Soudan, les ruches sont faites de paille fine, tressée; elles
           sont cylindriques, recouvertes d’un toit conique et percées de
           trous à la base pour la circulation des abeilles. Leur intérieur est
           enduit de terre; on les suspend dans les arbres pour les mettre
           à l’abri des feux de brousse et les préserver des rongeurs.
             Les abeilles, nullement domestiquées, sont petites et foncées ;
           leurs essaims sont très nombreux dans certaines clairières.
             Le miel, mal récolté, est brun et liquide ; il vaut de 0 fr. 50 à
           1 franc le litre.
             La cire quand elle est épurée est très belle ; elle vaut de 0 fr. 50
           à 1 franc le kilogramme. Elle est ordinairement brune, quoique
           certaines régions en produisent de jaune et même de blanche.
                APICULTURE                                  10
   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154