Page 150 - Apiculture Moderne
P. 150

146           APICULTURE COLONIALE.

            Les frais de courtage et de transport jusqu’en France s’élèvent à
            0 fr. 70 par kilogramme.
              Suivant la Feuille de renseignements de l'Office colonial, l’Eu­
            ropéen qui acquérerait une concession dans la région sud, où les
            essaims abondent dans les forêts, pourrait obtenir sans frais une
            grande quantité de cire, qu’il augmenterait encore par l’installa­
            tion de ruchers. Il trouverait en outre chez les indigènes l’écou­
            lement de son miel.
              En Guinée, les mouches à miel abondent; longtemps négli­
            gées pour le caoutchouc, elles sont maintenant très recherchées.
            On les trouve à l’état sauvage dans les troncs d’arbres, d’où on les
            chasse par la fumée.
             Les rayons sont récoltés avec leurs abeilles et introduits dans
            des marmites. On en égoutte le miel, et le résidu est chauffé
            pour en extraire la cire, qui vaut de 1 fr. 90 à 2 francs le kilo­
            gramme.
             Les indigènes en fabriquent de grosses bougies très employées
            dans la colonie. Ils les plantent sur de grossiers chandeliers en
            bois à bords larges et creux où vient se figer la cire qui coule.
             Dans le Fouta-Djallon et aux environs, les ruches sont faites
            de paille tressée; elles ont la forme de tambours longs de 1 mètre,
            larges de 0m,50, qu’on accroche dans des arbres qui portent le nom
           de néris. Pour les récolter on fait périr l’essaim. Souvent le miel
            seul est recueilli et remplace le sucre dans les usages domes­
           tiques.
             2 kil. 500 de miel valent un estagnon de pétrole de 16 litres,
           matière préférée aujourd’hui pour l’éclairage aux bougies de cire.
             Le néri est un arbre qui croît dans toute la colonie, surtout
           dans les endroits rocheux et' arides. Il est toujours entouré
           d’abeilles, et son abondance permettrait de nourrir mille fois plus
            de ruches.         Z |
             La cire vaut de 1 fr. 50 à 2 francs le kilogramme; elle est refondue
            dans le commerce et coulée dans des moules en ter-blanc (sou­
           vent dans des estagnons'.dé pétrole vides) pour être envoyée en
           Europe enveloppée dans de la toile à voiles. Le fret coûte 30 francs
           par tonne. Le miel est trop mal récolté pour être exporté.
             Au Dahomey, on rencontre des ruches naturelles et des ruches
            artificielles. Les abeilles saiuvagés y sont domeslicables.
   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155