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Notre Vallée : Religion, Révolution et Persécutions

Aux amateurs d'histoire de Savoie : les chartreuses de Vallon et Ripaille
Une nouvelle page d'histoire de Savoie vient de paraître.
Elle s'adresse spécialement à tous ceux qu'intéressent l'histoire de Savoie et celle des PP. Chartreux. En voici le titre :
Les Chartreuses de Vallon el de Vallon-Ripaille, par le Rd P. Victorin, O. M. C.
C'est la double monographie d'une section communale et d'une communauté cartusienne. .,
Il s'agit de Vallon, section importante de la commune de Bellevaux (Haute-Savoie), section qui prit naissance au XIIe siècle, et qui grandit pacifiquement sous la paternelle et bienfaisante action des PP. Chartreux jusqu'au jour où, en vertu de la loi d'affranchissement, les habitants furent soustraits à la juridiction des religieux, et devinrent propriétaires des terres que ceux-ci leur avaient cédées.
L'auteur retrace une page du régime féodal, tel que les religieux, cc seigneurs de Vallon n, l'avaient compris et appliqué, c'e t-à-dire d'après les principes de l'Evangile. Il décrit l'évolution lente et irrésistible de ce régime vers l'organisation communale. Il fait remarquer que Vallon fut en avance de deux siècles sur les seigneuries avoisinantes, dans la voie de ce progrès social.
Mais cet ouvrage est avant tout la monographie d'une communauté de ces moines si chers à notre pays : les PP. Chartreux. Les chartreuses de Pomier, de Mélan, du Reposoir, etc., possédaient déjà leur histoire écrite. Seule, celle de Vallon
(de Vallon-Ripaille, depuis le XVIIe siècle) n'avait pas la sienne. Les documents demeuraient enfouis dans la poussière des archives. Un enfant du pays, le T. R. P. Eugène de Bellevaux, résolut de combler cette lacune. Il réunit la vaste documentation de cet ouvrage ; mais, au moment de la mise en valeur, la mort l'enlevait subitement. Ce soin fut confié à son secrétaire, le Rd P. Victorin.
On lira donc avec intérêt l'histoire émouvante de ce monastère. Il se fondait en 1138, dans les forêts vierges du Haut-Chablais et du Faucigny. Dans ses environ, et sur les terres des religieux, se formait bien vite un groupe d'employés et de domestiques : le premier noyau de la seigneurie de Vallon ! Survint l'invasion protestante des Genevois et des Bernois, les moines furent expulsés brutalement, et les bâtiments détruits. Plus tard, en 1623, la communauté se reconstituait sur les bords du Léman, en ce site historique et enchanteur que tout le monde connait, à Ripaille, grâce à l'entremise de S. François de Sales. En 1793, elle était de nouveau dispersée. Depuis lors, il n'a plus été question de sa reconstitution. L'histoire de cette communauté, avec ses nombreuses péripéties, rappelle cet autre récit, si palpitant des derniers jours du fort de Vaux, dû à la plume si bien taillée d'Henry Bordeaux, notre compatriote, de l'Académie française. Deux cartes géographiques, dressées avec une parfaite exactitude, par l'éminent spécialiste, M. le Marquis de Bissy, sont d'un précieux secours pour guider le lecteur ignorant de cette localité. M. Baud, secrétaire de l'Académie Chablaisienne, et François Tornier, artiste photographe, ont eu l'obligeance de nous fournir l'illustration. Enfin, l'Académie Salésienne, sur la proposition de son président, M. le chanoine Gavard, vient d'insérer ce travail
dans ses Mémoires de 1932.

Les Chartreuses de Vallon
et
Ripaille

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La vie de M. Bouvet Jacques Dit l'Oncle Jacques

La génération, qui va s'éteignant sous nos yeux, a pu connaître encore quelques-uns de ces hommes, dont l'attitude et les services, pendant la tourmente révolutionnaire, semblaient devoir immortaliser la mémoire. Mais, en disparaissant de la scène de la vie, ces grandes figures subissent le sort commun : Debemur morti nos nostraque. Un moment leur mémoire a paru grandir, comme le sillage va s'élargissant à mesure que le navire s'éloigne ; mais, de même que sa trace ne tarde pas à s'affaiblir, puis à disparaître de la surface des eaux, ainsi en serait-il, même des existences qui ont le mieux marqué leur passage par leurs œuvres, si la plume n'en recueillait et n'en fixait les souvenirs. S'il fut, dans les rangs du clergé, une mémoire qui ne doive pas périr, un nom populaire et sympathique, une carrière pleine et féconde, ce sont assurément là des avantages que nous pouvons revendiquer pour M. Bouvet, dit !'Oncle Jacques. Pendant la grande Révolution, il fut comme le second apôtre du Chablais ; plus tard, il fut, pendant vingt-six ans, à Annecy, le plus grand restaurateur de la religion, le bienfaiteur, l'ami, le père et le pasteur de tous les habitants de cette ville. Un laps de soixante ans n'a pu encore démolir cette mémoire ni effacer les traits de cette figure. Mais déjà ces traits commencent à se brouiller. Hâtons-nous de les recueillir et de les dessiner, pour les préserver de l'oubli, pour les présenter encore reconnaissables et toujours admirables à nos contemporains et même à nos neveux. Il y a plus de cinquante ans, une plume autorisée et amie, celle de l'illustre M. Vuarin, curé de Genève, avait rédigé une notice sur M. Bouvet. Mais ces pages, trop courtes et déjà rares, n'étaient que le prélude d'un important ouvrage, qu'il annonçait sous ce titre : Mémoires historiques sur le Clergé de Genève, pendant les persécutions du siècle dernier. Nul doute que l'Oncle Jacques n'y eût occupé une place distinguée. Malheureusement, l'illustre écrivain n'a pu remplir ni sa promesse ni notre attente : la mort vint le frapper. Dans ses précieux Mémoires sur le diocèse de Chambéry, S. E. le cardinal Billiet n'a pu étendre assez son cadre pour nous laisser quelque mention de l'Oncle Jacques, qui était cependant pour Lui une connaissance intime, un ami. Cette regrettable lacune a été, en partie, comblée par une lettre précieuse, où, avec une déférence qui nous confond, Il a daigné nous éclaircir quelques difficultés historiques. Elle enrichira les notes de ce livre. Du reste, toute lacune eut disparu, si S. G. Mgr Magnin avait eu assez de loisir pour donner l VII à son diocèse d'Annecy ses Mémoires ecclésiastiques, si vivement désirés et que nul, mieux que Lui, ne pouvait rendre intéressants et complets. En attendant, nous venons offrir au public la Vie de M. Bouvet dit l'Oncle Jacques. Cette existence s'est trouvée mêlée à tant d'évènements divers, à tant de situations critiques, à tant d'œuvres de tous genres qu'elle présentera un intérêt à la fois historique et dramatique. A nos vénérés confrères dans le sacerdoce, cette Vie rappellera, en les commentant, les paroles que Mathatias mourant adressait à ses enfants : N'oubliez pas les amures de nos ancêtres dans le service de l'Eglise ; comme eux, soyez prêts aux épreuves nouvelles que la Providence semble nous préparer, et, dussiez- vous être victimes du devoir, vous recueillerez une grande gloire el un nom éternel (1. Macch., II, 51). Aux habitants d'Annecy et du Chablais, cette Vie répètera les paroles de l'Apôtre : Souvenezvous de ces hommes de Dieu, qui furent les apôtres el les pères de vos âmes ; contemplez leur vie, leurs combats et leur mort ; imitez leur fidélité (Hebr., II, 13). Le biographe lui-même de M. Bouvet, en étudiant et en écrivant une vie aussi sacerdotale, conservera présentes à la mémoire ces paroles de M. Vuarin, dans sa notice sur M. Bouvet:« Il a administré la paroisse de Saint-Maurice pendant vingt six ans ... , avec un zèle qui pourra être rappelé à tous ses successeurs, comme modèle et comme motif d'encouragement.  Mais, de même qu'il est plus facile d'admirer cette vie que de l'imiter, de même il est plus facile de l'étudier que de l'écrire. Cette belle carrière, prise dans son ensemble comme dans ses détails, paraît vraiment merveilleuse. Plus nous nous mettons en face de ce prêtre exceptionnel, plus cette figure grandit sous nos regards. Du reste, la Providence nous a facilité notre tâche, en nous plaçant sur les deux principaux théâtres où a paru notre héros. Dans le Chablais comme à Annecy, partout nous avons pu reconnaître les grandes traces de son passage ; partout recueillir, sur place, des souvenirs et des documents précieux pour sa biographie. Mais, outre les recherches que nous avons faites nous-même, il nous a été donné de profiter d'un important recueil de notes, patiemment et consciencieusement colligées par M. le chevalier Rollier, de Thonon, à une époque déjà reculée, où les souvenirs étaient encore frais et un grand nombre de témoins vivants. Qu'il en reçoive ici notre reconnaissance, ainsi que tous les autres obligeants correspondants dont nous avons utilisé les travaux. Un regret, que nos lecteurs éprouveront comme nous, c'est que nous n'ayons pu soigner, comme nous l'eussions désiré, la forme littéraire de notre récit; mais ils s'en consoleront, comme nous, par la fidélité et l'intérêt du fond. Tout y est rigoureusement vrai, même les récits qui portent la teinte la plus légendaire. Lorsque nous y trouverons des raisons d'opportunité ou de convenance, nous supprimerons des noms propres ; mais nous n'entendons point nous faire une loi inflexible d'un pareil silence. Il est des noms qui se sont d'eux-mêmes livrés, sinon à l'histoire, du moins à la publicité. A eux de porter devant le public le poids de leurs œuvres. Dieu nous garde d'abuser du droit d'appeler les personnes et les choses par leurs noms !

La vie de M. Bouvet Jacques
Dit l'Oncle Jacques
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L'Abbé MARIN DUCREY

Lire une page (Page 51-52)
Au plus fort de la tourmente.
Fin du printemps de 1794.
En mai 1794, les quelques prêtres restés ou revenus au pays arrivaient à l’heure la plus critique de leur rude apostolat. Le 15 de ce mois, l’abbé Morand était fusillé à Thonon. L’abbé Vernaz avait déjà subi le même sort, en cette ville, le 22 février (1).
Toutes les autorités étaient en éveil sous l’œil impitoyable d’Albitte. De lâches dénonciateurs, tels que le malheureux Giguet, de Magland, se glissaient de village en village, comme des reptiles, et, pour une vile rançon, épiaient sans répit les actes des missionnaires.
Ceux-ci avaient bien des motifs de trembler. Le bruit leur parvenait encore qu'un autre instrument de mort, l’horrible guillotine, était en préparation. Déjà elle fonctionnait à Chambéry, elle était commandée pour Annecy, et en projet d’établissement à Carouge, à Thonon, et à Cluses.
Il y avait là des apprêts capables d’intimider les plus intrépides. Marin Ducrey ne parut pas s’en*émouvoir outre mesure. Il continuait avec une vigilance plus grande peut-être, mais aveé non moins d’empressement, à parcourir toute  la région. Sauver une âme, en sauver une autre- et d’autres encore, telle était la pensée qui absorbait sa vie.
Quel rôle émouvant ! C’est le rôle du sauveteur qui s’élance coup sur coup à travers les flammes crépitantes d’un incendie, pour en retirer quelques malheureux allant périr. Chacune de ses courses pouvait lui être fatale ; et maintes fois il lui arriva de faire de très dangereuses rencontres.
Il cheminait un matin, à la pointe du jour, sur la route de Sallanches à Magland, une pioche sur l’épaule. Deux gendarmes arrivaient en sens inverse.
— Citoyen, connais-tu Marin Ducrey ? demandèrent-ils, en passant.
— Oui, citoyens, je le connais bien un peu.
— Sais-tu où il se trouve en ce moment ?
— Je crois, répondit-il sans sourciller, qu’il n’est pas loin d’ici, et qu’en allant vite, vous pourrez le trouver.
Sur ces mots, on se sépara pour continuer la route en sens opposé (1).

L'Abbé Marin DUCREY
Un héros des temps révolutionnaires en Savoie
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Les Décrets de Mars en Savoie Expulsion des RR. PP. Capucins de Thonon les Bains

Lire une page (Page 5)
L’article 7 du projet de loi sur l’enseignement supérieur avait été imaginé dans l’intention de bannir des écoles toutes les congrégations religieuses et de les remplacer par des instituteurs à la solde et à la dévotion du gouvernement. C’était une confiscation de la liberté de l’enseignement. Le rejet, par le Sénat, de ce fameux article, suscita dans la majorité républicaine une violente colère. Un ministère, issu tout entier de son sein, se chargea de répondre à la Chambre haute en lançant les décrets du 29 Mars 1880.
Ces décrets avaient la prétention de redonner le jour à une vieille loi attentatoire à la liberté, condamnée dès son apparition par le bon sens public et oubliée, pour cela, par les gouvernements les plus autoritaires qui se sont succédés en France. Il y a dans l’arsenal de nos lois bien d’autres ordonnances qui n’ont jamais été rapportées et en vertu desquelles tout gouvernement d’aventure, pareil à celui que nous avons à cette heure, pourrait nous expulser ou nous raccourcir.

Les Décrets de mars en Savoie
Expulsion des RR. PP. Capucins
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Persécutions religieuses en Savoie
Pages 8-9
Etes-vous allé à Chamonix par Thônes  et le col des Aravis? Dans ce cas vous avez traversé une jolie commune de huit  cents habitants, appelée les Villards-sur-Thônes.  Ce nom doit être décliné tout au long, les Villards étant très communs en  Savoie.  Dans celte jolie commune, donc, il y avait un presbytère, tellement p1·esbytère  qu'il avait été acquis tout exprès pour  cela. Par trois délibérations successives, le conseil municipal décida, à l'unanimité, que ce local serait laissé gratuitement à. l'usage  du curé. C'était son droit légal ; et l'on ne conçoit pas un curé qui se serait efforcé  de faire accepter à la municipalité un  loyer, un argent dont elle ne voulait absolument  pas.  01·, le 6 février 1908, à Saint-Jean-de Sixt,  - localité située à quatre kilomètres  de là, - le curé était chassé brutalement  de sa demeure. Le public disait ouvertement que c'était le fait du maire, un gros maire, beau-père d'un maire plus gros encore,  celui d’Annecy ! Des affiches mirent même en cause celte responsabilité du maire. Qu'y-avait-il de vrai dans celte imputation ?  ... Ce qui est sûr, c'est que les électeurs mirent à la porte de la Mairie,  en mai 1908, celui qui passait pour avoir  mis son curé à la porte du presbytère,  le 6 février précédent. L'échéance ne fut  pas longue, comme on yoil. Coïncidence curieuse : M. Ferrero n'est plus maire d’Annecy, comme son beau-père ne l’est plus de Saint-Jean-de-Sixt  «: Puisque l'expulsion du curé de Saint Jean  est le fait du maire, direnl les Villar- dins, nous qui sommes sûrs et de notre  maire et de notre conseil municipal, nous  n'avons plus rien à craindre. >> 

Persécutions religieuses en Savoie Persécution Religieuse en Savoie
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