Page 55 - Chartreuse de Vallon
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46               LA  CHARTREUSE  DE  VALLON

                            «  Il  a  été  ordonné  que  ledit  Jean  Collomb  ait  et  devra
                         avoir,  sur  les  choses  en  discussion,  deux  vaches,  une  ju-
                         ment  appelée  «  :\lorette  »,  trois  brebis,  deux  chèvres,  à  lui
                         données  par  Marie,  sœur de ladite  Agathe.  Item,  deux  cou-
                         pes  de  fèves,  deux  d'avoine,  un  pantalon  usagé,  deux  draps
                         en bon  état,  et  un coussin  que  ladite  Agathe  a  légués  audit
                         Jean.  Quant  à  celui-ci,  il  devra  régir  et  gouverner  fidèle-
                         ment  ladite  Péronnette,  sa  fille,  et  ses  biens,  tant  meubles
                         qu'immeubles,  à  l'exception  et  réserve  des  donations  faite3
                         par  lesdites  Agathe  et  Marie  auxdits  .Jean  et  .Jacquet,  tou-
                         tes  les  fois  qu'il  sera  fait  mention  de  ces  donations.  (1).
                            «  Donné  et  fait  en  séance  publique,  sous  notre  sceau,
                         en  témoignage  de  ce  que  dessus.  »
                            Le  tribunal  a  une  prison,  située  sur  Vallon,  mais  nous
                         en  ignorons  l'emplacement  précis.  Elle  ne  devait  pas  être
                         éloignée  de  la  Clusaz.  Cette  geôle  ne  semble  pas  avoir  été
                         toujours  bien  gardée,  si  l'on  en  juge  par  le  fait  suivant.
                         En  1650,  Redouz  de  Mégevette  est  arrêté  pour  avoir  volé
                         la  charge  de  bois  de  sapin  de  deux  juments.  Incarcéré  à
                         Vallon,  il  s'échappe  après  7  ou  8  jours  de  détention.
                            C'est  dans  cette  prison  exclusivement  que  doivent  être
                         purgées  toutes  les  peines  comportant  réclusion,  infligées
                         par le  tribunal  de  la  seigneurie.  Le  juge  des  PP.  Chartreux
                         n'a  pas  le  droit  de  faire  incarcérer  ailleurs.  En  1677,  ce
                         magistrat  ayant  fait  enfermer  en  la  prison  de  Thonon,
                         .Jean-Jacques,  fils  d'Honorable  Etienne  Jacques,  le  Prieur
                         des  Chartreuses  unies  de  Ripaille  et  \'allon  fait  remarquer
                         l'irrégularité  de  cet  ordre  ;  le  prisonnier  est  aussitôt  trans-
                         féré  à  la  prison  de  \'allon.





                            Du  tribunal  de  \'allon,  on  en pouvait  appeler au  Conseil
                         du  Prince,  composé  de  nobles,  de  clercs  et  de  judsconsul-
                         tes,  ou  encore  au  Prince  lui-même.  A  partir  de  1327,  il
                         y  eut  deux  Conseils  ;  celui  qui  suivait  le  prince  dans  ses

                            (1)  J.es  détails  contenus  dans  cette  sentence  permettent  d'opprécier  la
                         sin1plicité  des  nueurs  d'alors.
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