Page 54 - Chartreuse de Vallon
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LA  CHARTREUSE  DE  VALLON            45

                    Le  lecteur  désire,  sans  doute,  être  renseigné  sur  ~
                 attributions  de  chacun  de  ces  officiers.
                    Le  Juge  exerce les  mêmes  fonctions  que  nos  juges  d'au-
                 jourd'hui.  Il  y  ajoute  le  soin  des  pupilles ;  c'est  lui  qui
                 nomme  les  tuteurs,  et  qui  dresse  l'inventaire  des  biens
                 des  mineurs.
                    Le  Procureur  instruit  les  causes,  et  soutient  l'accusa-
                 tion  contre  les  inculpés.
                    Le  Greffier  écrit  les  minutes  des  arrêts  et  des  juge-
                 ments ;  il  assiste  le  procureur  dans  ses  requêtes.
                    Le  Chàtelain  est  une  sorte  de  juge  de  paix.  Il  connaît
                 des  causes  civiles  de  moindre  importance.  Dans  les  causes
                 criminelles,  il  constate  le  crime  ou  délit,  et  procède  aux
                 premières  informations.  De  plus,  il  tient  le  registre  des
                 subhastations.
                    Le  Curial  assiste  le  châtelain,  et  remplit  par  exception
                 le  rôle  d'huissier.
                    Le  Métral  est  l'huissier  de  nos  jours.  A  partir  du  xvII•
                 siècle,  il  n'est  plus  qu'un  simple  employé  du  châtelain.
                    Le  Sergent  Royal,  lui  aussi,  remplit  le  rôle  d'huissier,
                 mais  pour  les  causes  plus  graves.
                    Le  juge  de  la  seigneurie  de  Vallon  habite  ordinaire-
                 ment  Genève,  ou  Thonon.  Il  se  rend  tà  Vallon  quand  sa
                 charge  l'y  appelle,  et  tient  séance  dans  le  local  de  la  dî-
                 merie  de  la  Clusaz,  sur  le  territoire  de  l'Epuyer.
                    Les  membres  du  tribunal  sont  toujours  des  person-
                 nages  laïques,  choisis  parmi  les  plus  recommandables  ;
                 il  arrive  même  sottvent  qu'ils  remplissent  des  fonctions
                 similaires  auprès  d'autres  tribunaux.
                    Voici  un  spécimen  de  sentence  portée  par  ce  tribunal.
                 Nous  traduisons  du  latin  :  «  L'an  du  Seigneur  1361,  indic-
                 tion  9",  le  12  avril,  dans  la  séance  publique  tenue  en  la
                 dîmerie  de  La  Olusaz,  par  Nous  Hon.  Girod  de  Bonet,  juge
                 des  Seigneurs  Religieux  de  Vallon,  au  sujet  d'une  contes-
                 tation  survenue entre Jean  Collomb  de  l'Essert,  d'une  part,
                 et Jacquet de  Poès (Epuyer), en  son  nom  et  au  nom de Pé-
                 ronnelle  sa  fille,  qu'il  a  eue  de  son  épouse  Agathe,  fille
                 de  défunt  Péronnet  du  Frêne,  d'autre  part.
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