Page 47 - Chartreuse de Vallon
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38              LA  CHARTREUSE  DE  VALLON


                         les  cahiers  de  charge  relatifs  à  ces  réparations  pour  les
                         années  1665  et  1667.  »
                            Nos  religieux  ont  également  soin  d'établir  des  moulins
                          banaux,  pour  le  service  de  leurs  sujets  :  l'un,  à  la  Clusaz,
                          et  l'autre  à  la  Chèvrerie.  Celui-ci  subsiste  encore ;  le  pre-
                          mier  fut  remplacé  par  une  scierie  hydraulique,  laquelle
                          a  disparu  à  son  tour.
                             De  même  que  les  dîmeries,  les  moulins  sont  albergés
                          à  des  habitants  de  Vallon.  Interdiction  fut  portée,  et  bien
                          des  fois  renouvelée,  aux  hommes  du  couvent,  de  faire
                          moudre  leurs  céréales  en  d'autres  maisons.  Toutefois,  les
                          infractions  aux  règlements  se  multiplient.  Les  chartreux
                          les  punissent  de  peines  plus  ou  moins  sévère&.  Pris  en
                          contravention,  des  hommes  de  la  vallée  se  voient  infliger
                          une  amende  de  5  livres.
                             Il  arrive  parfois  que  certains  habitants  obtiennent  l'au-
                          torisation  de  faire  moudre  leurs  récoltes  en  dehors  de
                          Vallon.  Dans  ce  cas,  on  exige  d'eux  une  indemnité  propor-
                          tionnée.  C'est  J.c  cas  de  Jacques  Cormin,  en  1771  ;  les
                          religieux  lui  réclament  la  somme  de  32  pistoles  d'Espagne,
                          d'or  et  de  poids.
                             Les  PP.  Chartreux  n'oublient  pas  non  plus  l'exploita-
                          tion  de  leurs  importantes  forêts.  Ils  assurent  la  conser-
                          vation  des  riches  futaies  par  des  ordonnances  minutieu-
                          ses.  D'autre  part,  ils  en  facilitent  l'exploitation  ration-
                          nelle,  en  établissant  deux  scieries,  toutes  deux  construites
                          sur  le  cours  du  Brevon  et  actionnées  par  cette  nv1ere  :
                          l'une,  à  la  Porte  de  la  Rasse,  et  l'autre,  tout  près  du
                          monastère.
                             Soucieux  d'éviter  les  dégàts  que  des  braconniers  insou-
                          ciants  pourraient  causer  dans  les  forêts  et  les  rivières,
                          les  PP.  Chartreux  se  réservent  les  droits  de  chasse  et  de
                          pêche.  En  1390,  six  chasseurs  des  Gets  sont  condamnés
                          à  une  amende  d'un  florin  or,  pour  avoir  chassé  illicite-
                          ment  dans  les  montagnes  de  la  Chartreuse.
                             P.  Eugène  cite  encore  divers  projets  d'établissements
                          industriels  dans  la  seigneurie,  notamment  pour  le  travail
                          du  verre  et  du  fer.
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