Page 43 - Chartreuse de Vallon
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LA CHARTREUSE DE VALLON 35
Les habitants doivent également certaines redevances en
nature ou en argent ~ cens, servis, aucièges, etc. E1lles
varient beaucoup selon les diverses administrations. Mais
elles sont loin d'être comparables avec les charges des
contribuables modernes.
Nous mentionnerons spécialement : la dime . ..
La dîme était un impôt annuel, en nature, établi sur
les récoltes, et parfois sur les animaux naissants (juments,
vaches, chèvres et brebis). La dîme se paya de tout temps
à la 11 • gerbe sur le chanvre et les légumes. Quant à la
dîme du blé (froment, orge, avoine), on la retrouve tantôt
à la 6• gerbe (la cens comprise)_, tantôt à la 8°. A partir de
1501, en vertu d'un compromis entre les habitants de
Vallon et Dom Jean Collomb, prieur du Monastère, il fut
convenu qu'on ne paierait plus qu'à la 11 • gerbe.
Quelques rares albergataires sont exemptés de la dîme;
mais ils doivent payer un droit proportionnel. Le cas se
présente en 1463. Dom Pierre Chaplanne, prieur de Val-
lon, vend une terre à Guigonnet Tornier de Gembaz, sous
l'introge de 25 florins d'or, avec la clause que ses succes-
seurs seront exempts de la dîme du blé, mais « sous la
cens et servis annuels de 12 deniers, suivant acte reçu
par ~p François Pochat. »
Les locaux où se conservent les dîmes prennent le nom
de « dîmeries n. Les religieux les louent à divers habitants
de la vallée, par contrat d'albergement. Ceux-ci ont la
charge de percevoir cet impôt ; ils ont aussi une quote-
part sur le produit de leur travail. Vallon comptait au
commencement quatre entrepôts de cette sorte. A partir
du xvu• siècle leur nombre monta à six :
1 ° La dîmerie de la Clusaz qui s'étend depuis l'oratoire
de la Oucherie (ou Chetterie), jusqu'à celui de Porte-Close,
d'une part, et jusqu'à la !Croix de Gembaz, d'autre part.
Le 9 aoùt, elle était albergée à Jacquet Favre, pour la
somme de 6 sols et 2 deniers. Plus tard, en 1669, le déten-
teur de cet albergement, l'ayant cédé au Sénat de Savoie,