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734 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

l’acide sulfurique dans les chambres de four à pyrite. Ce mélange gazeux traverse le
plomb. 11 nous paraît indispensable, pour réfrigérant D. Dans l’usine de Saint-Gobain
faire comprendre parfaitement l’ensemble le réfrigérant des gaz est un conduit pris­
et l’enchaînement de ces opérations, de met­ matique en tôle, qui est rafraîchi par un
tre sous les yeux du lecteur une figure géné­ courant d’eau coulant seulement à la partie
rale, dans laquelle sont groupés, à leur place supérieure du conduit. Refroidi dans ce long
régulière, tous les appareils qui servent à la parcours par l’eau du réfrigérant, le mé­
fabrication de l’acide sulfurique, depuis la lange des gaz sulfureux et nitreux pénètre,
combustion de la pyrite et du nitre dans le par le tube RR, dans la première chambre,
fourneau, jusqu’au moment où l’acide sort ou premier tambour E. Quand il s’introduit
de la dernière chambre, dissous dans l’eau dans Je premier tambour, ce mélange gazeux
et marquant 50 degrés à l’aréomètre de est à la température de -f- 65° : un thermo­
Baumé. mètre placé sur le trajet du gaz, à son en­
Pour composer cette figure d’ensemble trée dans ce premier tambour, indique in­
destinée à montrer d’un coup d’œil toute variablement cette température. En même
la fabrication de l’acide sulfurique dans les temps que les gaz sulfureux et hypo-azotique
chambres de plomb, nous avons obtenu du pénètrent dans le premier tambour E, un
directeur de l’usine de Saint-Gobain, située jet de vapeur, fourni par le tube général de
à Aubervilliers, près de Paris, l’autorisa­ vapeur d, s’y introduit également. Les réac­
tion de faire dessiner la série des appareils tions essentielles s’accomplissent, ainsi que
servant à cette fabrication. On sait que la nous l’avons déjà dit, dans cette première
fabrique d’acide sulfurique de Saint-Gobain chambre. De la première chambre E, le
est une des plus importantes de France, et gaz, traversant le tube d, pénètre dans la
qu’elle se distingue en ce qu’on y trouve deuxième chambre F, ou deuxième tambour,
réunis tous les perfectionnements, toutes les puis il s’écoule dans le troisième et dernier
améliorations qu’a réalisés dans ces derniers tambour G.
temps cette industrie. Le gaz qui sort de la dernière chambre G,
La figure 410 représente donc l’installa­ est chargé d’une quantité notable de vapeurs
tion générale des chambres de plomb et de d’acide hypo-azotique, ce qu’il est facile de
leurs annexes, dans la fabrique de Saint- reconnaître à la couleur rougeâtre qu’il con­
Gobain. A, est le four à pyrite. B, est la serve. Pour pouvoir s’assurer de la couleur
partie de ce même fourneau où l’on place des gaz, et par conséquent de la présence de
les marmites contenant l’azotate de soude et l’acide hypo-azotique, une partie du tube de
l’acide sulfurique destinés à produire les va- I fonte, M, est remplacée, comme on le voit
peurs nitreuses ; B', est le tuyau donnant sur la figure, par un manchon transparent
issue au gaz acide sulfureux formé par la I en verre, à travers Jequel on aperçoit facile­
combustion de la pyrite; C, est ce que l'on ment le gaz coloré.
nomme dans l’usine de Saint-Gobain, la Pour s’emparer de ce gaz hypo-azotique,
tourelle, c’est-à-dire un fourneau circulaire et ne pas le rejeter inutilement au dehors,
séparé, dans lequel on produit de l’acide on fait passer, avons-nous dit, le mélange
hypo-azotique par le mélange de l’acide]sul- gazeux sortant de la troisième chambre,
furique et de l’azotate de soude. Le gaz hypo- dans la colonne dite de Gay-Lussac HH,
azotique résultantde cette réaction s’échappe laquelle se compose d’un très-haut cylindre
par un tube, mêlé au gaz sulfureux et aux ! plein de coke, arrosé de haut en bas par
vapeurs nitreuses qui arrivent ensemble du de l’acide sulfurique faible, qui a la pro­