Page 731 - Les merveilles de l'industrie T1
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LE SOUFRE ET L’AClDE SULFURIQUE. 727
à cuve, qui étaient semblables à nos fours à mites contenant le mélange destiné à la
chaux. On construisait un four assez sem production de l’acide hypo-azotique.
blable au calcarone sicilien, que nous avons Nous représentons dans les figures 407 et
décrit en parlant du soufre, et l’on y entas 408 le four pour la combustion des pyrites
sait la pyrite, à laquelle on mettait le feu dont on fait usage dans les fabriques d’acide
par le haut et qui brûlait couche par couche. sulfurique de Marseille. Le même four sert
En Allemagne, depuis 1864 on s’est servi au grillage de la pyrite et à la production
avec avantage du fourneau Gerstenhofer, du gaz hypo-azotique par le mélange de l’a-
ou fourneau en terrasse, dans lequel on fait ; eide sulfurique et de l’azotate de soude.
tomber le minerai dans une direction, tandis Ce four, construit en briques, se compose
que l’air destiné à la combustion, et dont on d’un massif A, et de deux foyers B, B, (bas-
élève préalablement la température, arrive tinés au grillage du minerai. Entre les deux
par une direction opposée. C’est une va foyers se trouve un bloc de grès, substance
riété assez bien entendue du four à cuve. inattaquable par les acides, qui est creusé
Dans le midi de la France, on brûle les d’une cavité C, dans laquelle on place le
pyrites sur des grilles, dans des fourneaux mélange d’azotate de soude et d’acide sulfu-
semblables à celui que représente la figure I rique, qui doit fournir les vapeurs d’acide
406. Le minerai P, est placé sur une grille a. hypo-azotique destinées à la fabrication de
On commence par faire brûler une cer l’acide sulfurique. Les gaz s’échappent par
taine quantité de minerai dans la partie in un conduit ménagé à la partie postérieure
férieure B, du four. La combustion de cette du four, mêlés avec les vapeurs d’acide sul
pyrite se propage à la pyrite P, placée fureux, provenant des pyrites qui brûlent
dans le fourneau A. On ferme alors la dans les foyers B, B.
porte II et l’on ouvre les deux portes F et G Pour faire marcher ce four, on opère,
qui amènent l’air dans le fourneau. Pen | comme d’ailleurs dans tous les fours à py
dant quelque temps, on laisse perdre les gaz rites, en commençant par allumer le foyer
par l’ouverture supérieure J. Lorsque le I avec un combustible quelconque, et laissant
fourneau est rempli de pyrite enflammée perdre dans le tuyau de la cheminée de l’u
et que 4a combustion est bien établie, on sine les produits de la combustion. Quand
ferme au moyen de son couvercle de briques le four a été assez échauffé pour que la py-
le fourneau J, et les gaz, au lieu de se perdre . rite puisse brûler seule, au lieu de continuer
dans l’air, sont dirigés dans les chambres de à mettre le combustible sur les grilles, on y
plomb en suivant le large conduit CD. En jette la pyrite en morceaux de la grosseur du
traversant ce long carneau, les gaz prove poing. La pyrite s’enflamme, alors on ferme
nant de la décomposition de la pyrite se l’orifice du conduit qui dirigeait les produits
débarrassent de leurs impuretés, particu de la combustion dans la cheminée, et l’on
lièrement des composés arsenicaux. 11 n’est ouvre un autre conduit D (fig. 408) qui
plus nécessaire alors de faire usage de amène le gaz acide sulfureux provenant de
combustible; la pyrite brûle seule, pourvu la combustion des pyrites, dans les cham
que l’on entretienne un courant d’air con bres de plomb. Bien entendu que les vapeurs
venable par les portes G, E, F, ouvertes en nitreuses provenant du mélange qui se trouve
semble ou isolément, selon le ralentisse dans la cavité C, pénètrent dans les chambres
ment ou l’accroissement d’activité de la de plomb, mélangées avec l’acide sulfureux
combustion. des pyrites.
On place dans le carneau C, les mar 11 est nécessaire de remuer souvent, avec