Page 436 - Les merveilles de l'industrie T1

432 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

le contre-maître a constaté que la cuite est Après huit à dix jours, suivant la tempé­
arrivée au point convenable, il faut procéder rature extérieure, le savon a acquis la con­
au coulage, c’est-à-dire à l’enlèvement du sistance convenable. Comme sa pesanteur
savon des chaudières de cuite, pour le spécifique est inférieure à celle des lessives,
diriger dans les mises ou formes. ces dernières occupent le fond des mises, et
le savon flotte à la surface du liquide.
COULAGE.
COUPAGE.
Le coulage An savon se fait dans des mises,
ou formes, qui sont des bassins en maçonne­ Dès que le savon a acquis assez de con­
rie. Nous n’avons que peu de chose à dire sur sistance pour supporter le poids d’un
cette opération. Pour enlever le savon de la homme, on se dispose à le couper en gros
chaudière où il vient d’être préparé, on pains de la forme d’un long parallélogramme.
place sur les bords de cette chaudière un La manière de couper la masse du savon
long canal en bois, qui descend vers les est fort simple. Un ouvrier commence par
mises. Deux hommes enlèvent alternative­ placer une longue règle au milieu de la masse
ment le savon encore chaud et fondu, avec du savon, et avec un poinçon il marque un
des poches à très-longs manches que nous trait longitudinal. Il procède de la même
avons figurées plus haut, et de ce canal de manière pour tracer d’autres lignes sem­
bois il coule rapidement dans la mise. blables et à égale distance. Ces lignes don­
Au bout de quelques jours, le savon s’est nent la longueur qu’auront les pains de sa­
solidifié.. Alors on l’aplanit et on le rend von. Ensuite le même ouvrier marque en
plus compacte en frappant sur toute sa sur­ travers du savon plusieurs autres traits
face, au moyen de battes en bois, à large déterminant la largeur des pains.
surface et bien emmanchées. Pour tracer les premières lignes, il se sert