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434 MERVEILLES DE L INDUSTRIE.

comment on procède à cette dernière mani­ ces ternies la raison de cette manipula­
pulation qui est fort simple. tion.

Nous venons de décrire la manière de « Le savon, au moment où il vient d’être coupé, ne
couper le savon à Marseille. Ce moyen n’est présente pas, ditM. Turgan, la consistance nécessaire
pas en usage dans toutes les fabriques de sa­ pour qu’il puisse être livré à la consommation. 11
faut, suivant la saison, huit, quinze et même vingt
von. Dans les usines du Nord on emploie un jours pour qu’il soit bon à livrer. Si, pendant tout ce
procédé plus simple parce que l’on n’opère temps, on se contentait de le garder en magasin, son
pas dans des masses aussi considérables. On eau d’hydratation diminuerait au détriment du fa­
bricant, le déchet variant avec le temps de maga­
coupe le savon au moyen de gros fils de fer
sinage de la saison, ce qui ne laisserait pas que
qu’on a eu soin, avant d’y couler le savon, d’apporter une certaine complication dans les tran­
de placer dans les mises, selon les dimen­ sactions par l’incertitude de la composition de sa
sions que l’on veut donner au pain. Quand marchandise. Il importe donc de conserver au savon
l’hydratation normale qui résulte d’une fabrication
le savon s’est suffisamment raffermi, on tire loyale. Ce but est atteint par le trempage.
les fils de fer, et l’on coupe ainsi le savon « Voici la composition de la lessive de trempage
en pains de la forme voulue.
Soude caustique................................. 27,80
Carbonate de soude....................................... 13,00
L’expérience a prouvé que le savon gagne Sulfure.................................. 10,40
Hyposulfite...................................................... 20,40
à être conservé dans une lessive de soude Sulfate............................................................. 36,30
marquant 10 à 12°, au lieu d’être simple­ Chlorure............................................... ... 152,00
ment abandonné à l’air. Mais ce moyen ne
« L’expérience a prouvé que lorsqu’on fait trem­
s’applique pas au savon de Marseille, qui est per le savon dans une lessive fortement salée (re­
expédié peu de temps après sa fabrication. cuit), le raffermissement de la pâte s’opère sans
On place les briques de savon au fur et à qu’il y ait un changement appréciable dans la pro­
portion des éléments du savon. L’eau d’hydratation
mesure qu’on les coupe, dans des caisses dites
elle même n’augmente pas d’une manière sensible.
de Marseille. Chaque caisse contient ordi­ Après douze ou quinze jours de trempage le savon
nairement 40 briques de savon marbré pe­ est bon à livrer (1). »
sant de 405 à 410 kilogrammes.
RENDEMENT DES HUILES EN SAVON MARBRÉ.
La partie blanchâtre qui environne tou­
jours le savon marbré de Marseille, n’existait
M. Lormé donne des renseignements
pas au moment de l’emballage. C’est l’action
circonstanciés sur le rapport qui existe
de l’air qui, après un certain temps, produit
entre le poids du corps gras employé et la
cette décoloration extérieure , cette robe
quantité de savon obtenue, rapport qui dé­
comme on l’appelle, qui enveloppe d’une
pend essentiellement de l'espèce d’huile
sorte de cadre blanc la masse marbrée à l’in­
j employée et de l’économie apportée dans
térieur.
la fabrication.
Nous n’avons pas besoin de dire que les
En opérant dans les meilleures condi­
rognures de savon qui proviennent du cou­
tions, on peut obtenir environ 175 kilo­
page des barres, sont introduites dans une
grammes de savon marbré de première
nouvelle cuite de savon marbré. On les jette
qualité par 100 kilogrammes d’huile; mais
dans la chaudière à la fin de la coction.
la moyenne ordinaire varie entre 165 et 170
kilogrammes de savon, pour 100 kilo­
Nous disions tout à l’heure, que l’on se
grammes d’huile.
trouve bien de conserver le savon dans une
lessive alcaline. M. Turgan nous donne en fl) Les grandes Usines de France, tome III.