Page 16 - Coeurs Vaillants Num 03
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Poignard porté à l'a­
             vant-bras dans son
                fourreau-bracelet.

                                             Croix targuie \
                                           en argent ciselé,
                                         portée en pendentif.






                                   Les Touaregs (1), que la littérature a appelés   mettant de les faire vivre. Pendant longtemps,
                                 les « Hommes bleus », forment un des trois   ce furent des guerriers ne s'occupant que
                                 principaux peuples du Sahara. Nomades,   de se battre entre tribus et d’effectuer des
                                 Ils habitent plus spécialement dans la région   « razzias » sur les troupeaux voisins. Ils se
                                 centrale et orientale du Sahara, surtout dans   déplacent d'ailleurs toujours avec leurs
                                 les massifs montagneux du Hoggar et de   propres troupeaux en quête de pâturages et
                                 l’Adran.                             de points d'eau.
                                   Le père de Foucauld est un des premiers   Leurs vêtements teints à l'indigo, et qui
                                 à avoir étudié leur langue uniquement orale.   les protègent de la chaleur, les ont fait
                                 Les Touaregs se dénomment au singulier   dénommer « hommes bleus », car la teinture
                                 « Targui ».                         déteint sur leur peau. Pour se protéger des
                                   Les Touaregs sont principalement des   vents de sable, ils portent le   « litham »
                                 nobles, occupant le sommet d'une société   remonté au-dessus du nez et   ne laissant
                                 hiérarchisée. Possédant le sol cultivé par   filtrer que leur regard sombre.
                                 jdes serfs, ils reçoivent d'eux un tribut per-  Pacifiés graduellement depuis  le début du
                                                                     siècle, les Touaregs deviennent peu à peu
                                                                     sédentaires, et se modernisent aussi. Ils
                                                                     ne livrent plus de combats que simulés pour
                                                                     le plaisir du touriste. Leurs artisans, véri­  Épée ou « Takouba ».
                                                                     tables artistes, décorent magnifiquement   à poignée en croix I
                                                                     leurs selles, armes, boucliers, et tous les   et son fourreau.
                                                                     objets usuels. Le servage a aussi été presque
                                                                     aboli, et remplacé par le métayage.
                                                                       De gauche à droite, vous voyez un chef targui, ou « aménokal »,
                                                                      monté sur son méhari blanc armé d'une lance ressemblant au «pilum »
                                                                      romain, et à sa gauche pend son épée. Son bouclier, ou «agar », est fait
                                                                      en peau d’oryx mâle. Des dessins symboliques protègent son proprié­
                                                                     taire. A sa selle pend aussi un grand sac de voyage orné de cuir poly­
                                                                     chrome. Remarquez la bride avec laquelle il retient sa monture et s'ac­
                                                                      crochant dans les narines de celle-ci.
                                                                       A côté de lui, un « aménokal» revêtu d'un grand burnous blanc sur
                                                                     lequel pend son sac à amulettes. En arrière-plan, une tente targuie avec,
                                                                      pendue devant, une outre, faite d'une peau entière de chèvre. Enfin,
                                                                      à droite, une femme noble. Remarquez les lourds pendentifs sur sa
                                                                      poitrine.
                                                                       (1) Nous nous permettons de franciser le mot
                                                                      en ajoutant un « s » au pluriel.





























                                                                           Palanquin ou   ekha
                                                                           oui » ch  femme du
                                                                           tamesnar (à gauche).
                                                                           Selle de  méhari ou
                                                                           « rahla » de guerrier
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