Page 21 - Coeurs Vaillants Num 03

DE B ANS REVIENT DE BRAZZAVILLE

tation de la contrebande : il n’y a pour cela qu’à tra­
verser le fleuve Congo et atteindre Léopoldville...
» J’ai eu un petit moment de panique devant mon
micro branché en direct sur Radio Brazza. Et puis, je
me suis dit que c’était le moment d’être à la hauteur.
J’ai tenu l’antenne pendant toute la durée de la
messe... »

Le départ, au Bourget.

du côté de Bernard : sa réponse à l’iné­
vitable question subsidiaire; sur le nombre
de réponses exactes ne tomba pas trop
loin du chiffre réel.
Un télégramme lui parvint. Il était sé­
lectionné. Un jeudi, ils se retrouvèrent à
cinq dans les studios de la R. T. F. On
remit à chacun un magnétophone. Ils
eurent un technicien et une voiture à leur
disposition. « Ramenez un reportage sur
Noël... » (C’était à la mi-novembre.)
Très vite, Bernard passa en revue les
professions les plus bouleversées par la
PEYREGNE, grande fête. Et il partit enregistrer des
interviews dans une agence de voyage, un
magasin de jouets, dans les cuisines d’un
restaurant, dans un magasin de vente de
disques...
Le chef cuisinier du restaurant avait
beaucoup d’accent et des réparties pour
le moins bizarres. Bernard développa le
côté comique de l’interview. C’est à cause
de cela, sans doute, qu’il gagna le Jeu des
Voyages. 11 allait partir en avion passer
onze jours dans l’ex-Congo français.
Majs il y eut plus. Il avait étonné les
professionnels de la R. T. F. par son
aplomb devant le micro, son sens des
réparties, sa façon de poser en souriant
Le radio-reporter qui me parle s’appelle des questions parfois féroces. On ne laisse
Bernard Vuitel. C’est le plus jeune des pas passer des occasions de ce genre ! Au
journalistes de la R. T. F. 11 a treize ans. début de décembre, devant les caméras de
Demain, d’ailleurs, il reprend la classe, où la télévision, on l’envoya « pour de bon »
il retrouvera ses matières aimées, le fran­ en reportage dans un grand magasin. Vous
çais et les maths ; l’allemand aussi, sa l’avez peut-être vu sur le petit écran, pré­
bête noire- sentant les jouets-vedettes de la fin
Bernard habite Vincennes (à deux pas d’année.
de Paris), où il est « Entraîneur » au
groupe Cœurs Vaillants. Nous avons passé « IL Y AVAIT DES CAÏMANS,
ensemble une soirée entière, au cours de MAIS JE ME SUIS BAIGNE
laquelle il m’a raconté en détail l’extraor­ QUAND MEME... »
dinaire aventure qu’il vient de vivre.
Et puis, le 20 décembre, ce fut le grand
départ. A bord d’un D. C. 8 de l’U. A. T.,
LA TELEVISION LUI CONFIE il s’envola du Bourget, en compagnie d’une
UN REPORTAGE... fille de seize ans, Geneviève Weber (la
gagnante féminine du « Jeu des Voyages »)
Tout a commencé au dernier Salon de et de deux reporters de la R. T. F.
l’Enfance. La R. T. F., avec le concours Avec eux, ils emmenaient plusieurs
de la compagnie aérienne U. A. T., orga­ tonnes de bonbons, envoyés par les en­
nisait un concours ouvert à tous les jeunes fants de France pour leurs copains Congo­
visiteurs, le « Jeu des Voyages ». Les lais, ainsi qu’un authentique bonhomme de
garçons devaient classer par importance neige : transporté dans un container spé­
six qualités nécessaires à un reporter. cial, il permit aux enfants de Brazzaville
Bernard fit le concours, à tout hasard. et de la région de voir, pour la première
Reporter, c’est un métier auquel il avait fois, cette neige inconnue ici.
déjà songé plusieurs fois. Vivacité,^ dé­ — Qu’est-ce que vous avez fait, une
brouillardise, bonne mémoire, honnêteté- fois arrivé à Brazza ?
objectivité, audace, résistance physique, Bernard prend un air très soucieux, ré­
voilà comment il classa les qualités de ce fléchit quelques secondes et, en souriant :
métier qui fait rêver bien des garçons... — Je suis complètement perdu pour
Le jury, composé de professionnels, les
classa de même. Et la chance aussi fut SUITE PAGE 18