Page 164 - Bouvet Jacques
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tractée pour son clocher. Mgr de Thiollaz, qui
vint le visiter, le trouvant pleurant de se voir
dans une pareille détresse, s'attendrit avec le
vénérable malade, le consola et lui promit son
appui ; quelques créanciers, entre autres Mme
Noble de Pignier et M. Favre, ancien avocat, dé-
chirèrent ou lui renvoyèrent leur titre ; le Conseil
municipal bilança, le 12 décembre, une somme de
deux mille francs sur son budget de 1830 ; des
ecclésiastiques et plusieurs laïques fournirent gé-
néreusement des subsides ; puis le mobilier, quoi-
que modeste, était plus que suffisant pour couvrir
le reliquat de la dette. Alors M. Bouvet se sentit
revivre et fit son testament, par lequel il donne
son patrimoine et son mobilier à son neveu, M.
l'abbé Rosset, avec charge de payer les dettes ;
lègue sa bibliothèque au séminaire d'Annecy et
règle qu'il serait inhumé dans le cimetière de la ville,
à la place sur laquelle devrait être érigée la croix en ,
pierre qui existe maintenant (1). Tout le :monde
s'intéressait à cette précieuse vie; on demandait de
ses nouvelles ; on priait pour lui ; mais le bon ser-
viteur était à la fin de la journée ; sa tâche était
accomplie ; il n'avait plus qu'à recevoir sa récom-
pense : il expira, le 22 novembre, à dix heures du
matin.
Ses funérailles furent un triomphe. On ne peut
en avoir un récit plus touchant et plus véridique
que celui qu'en a tracé M. Berthet, premier vi-
caire de Saint-Maurice, en rédigeant l'acte de
décès.
(1) Elle a disparu en 1873.