Page 167 - Bouvet Jacques
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« ment profond de vénération et de respect :
Il
<( chacun à l'envi redisait ses vertus et l'appelait
« Bienheureux. Cujus memoria in benedictione
« est.»
Signé : BERTHET, économe.
« En visitant le cimetière d'Annecy, dit M.
« Vuarin, on éprouve un regret qui serre le cœur;
« c'est de ne pas apercevoir la plus légère trace
<( qui rappelle la mémoire de l'homme apostolique
« et du bon pasteur qui a voulu que ses ossements
« fussent abrités sous la croix du divin Maître. »
A bien des égards, nous partageons ce regret.
Mais, d'un autre côté, ce bon prêtre a désigné
le genre de monument qu'il préférait : c'est la
Croix. Voilà la seule distinction qu'il ait désirée
pour sa dépouille, dans ce champ oû la mort
promène son niveau. La croix l non point une
de ces vaines décorations qui ne sont pas toujours
la récompense ni la preuve du mérite, mais la
croix, le signe et la source sacrée de notre rédemp-
tion. Or, cette distinction, le bon curé l'a obtenue
après sa mort; elle est venue protéger le dernier
sommeil du fidèle serviteur; elle se dresse sur
son cercueil comme l'arbre de vie et le gage de
l'immortalité.
La grande croix, sous laquelle la vénérable dé-
pouille de M. Bouvet reposait depuis 44 ans, a
disparu du cimetière, lors de sa sécularisation, en
1873. En prévision de cette fâcheuse détermina-
tion, une généreuse dame d'Annecy, Marie Delé-