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l'air






                                            par Lawrence Lader


            inuit avait sonné à l’aéroport de Londres. Les   Scotland Yard se dissimulèrent dans l’entrepôt, derrière
              fenêtres grillées de l’entrepôt réservé aux mar­  des caisses et des meubles : ils étaient armés unique­
              chandises de valeur abritaient une cargaison d’or   ment de matraques, ce qui, dans le cas où les voleurs
        et de diamants d’une valeur de près de 250 000 livres   se seraient munis de revolvers, leur faisait courir un
        sterling. A une heure du matin exactement un camion   risque grave. Les malfaiteurs pénétrèrent dans l’entre­
        vint s’arrêter devant l’entrepôt ; huit hommes en   pôt armés de lourdes pinces-monseigneur. Les policiers
        descendirent précipitamment. Un complice, posté dans   bondirent de leurs cachettes ; et, pendant vingt minutes,
        l’entrepôt, les introduisit. Trois gardiens, visiblement   on entendit dans une obscurité absolue des’ cris
        sous l’effet d’une forte dose de somnifère, dormaient sur   qu’accompagnait le choc des matraques contre les
        leurs chaises. S’étant emparé des clés de l’un des gar­  pinces-monseigneur. Lorsque la bataille se termina, tous
        diens, le chef de bande se dirigea vèrs la chambre forte   les membres du « gang » étaient étendus, sans
        où étaient déposés l’or et les diamants.           connaissance, sur le sol. Ils devaient tous se retrouver
          A ce moment précis, le bandit était à deux doigts de   en prison par la suite.
        réussir l’un des cambriolages les plus fantastiques des   Donald Fish dirige depuis 1945 les services de sûreté
        temps modernes. C’est, du moins, ce qu’il croyait. Mais   d’une compagnie aérienne anglaise, la B. O. A. C. Son
        l’as des détectives de l’air, Donald Fish, avait tendu un   rôle est de veiller à ce que les cargaisons précieuses
        piège aussi audacieux que le cambriolage lui-même.  transportées par cette compagnie parviennent à bon
           Trois semaines plus tôt, un certain Smith s’était   port. Son « territoire » couvre 125 000 kilomètres des
        présenté au bureau qu’occupait 'Fish à l’aéroport de   lignes exploitées par la B. O. A. C. et il lui arrive sou­
        Londres. Après avoir précisé qu’il était employé à   vent de faire un saut de Londres jusqu’à la Nigeria ou
        l’entrepôt de marchandises de valeur, Smith avait   l’Australie pour suivre une piste. Son nom (qui signifie
        révélé que des bandits lui avaient proposé de les aider   « poisson » en anglais) et sa qualité de détective le
        à dévaliser l’entrepôt. Fish ordonna à Smith de se   plus itinérant de l’histoire lui ont valu le surnom de
        soumettre à la demande des malfaiteurs. Puis, au soir   « Poisson Volant ».
        fixé pour le coup, le détective et treize inspecteurs de   Chaque année, la B. O. A. C. assure le transport
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