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a,vant que de naître. Kerensky, dictateur verbal, ne dura que Mais à l’étranger, précisément, la propagande ne désarme
quelques mois et les journées d’octobre 1917 virent le triomphe pas. Tous les mensonges sont bons et l’on peut dire que la
de Lenine. Russie fut le pays le plus calomnié du monde. Au début, on
De prodigieux remous secouèrent la Russie. Sans une défail­ construit et on diffuse les légendes les plus absurdes : famine
lance, les nouveaux dirigeants firent face à de gigantesques anthropophagie, torture, destruction de la famille, persécu
problèmes. A l’extérieur d’abord, ils proposèrent aux alliés tion. Plus tard, au contraire, on dénonce « l’embourgeoise
de continuer la lutte à leurs côtés. De multiples intrigues ment » des Soviets et l’on présente le stakhanovisme, pat
politiques, qui appartiennent maintenant à l’Histoire, firent exemple, comme un produit d’essence capitaliste.
repousser leur offre qu’une propagande intéressée présenta Il faut bien se pénétrer de cette idée que l’antisoviétisme
comme une défection. La paix de Brest-Litovsk fut une paix est une création allemande. Il avait pour but — les événe­
imposée. Plus tard, quatorze puissances luttèrent contre les ments l’ont démontré — d’empêcher la Russie de s’entendre
Soviets sans leur déclarer la guerre et cette situation se pro­ avec les nations occidentales. Grâce aux stipendiés de l’Allt
longea pendant quatre ans. magne et à l’aveuglement de certains milieux, la campagne
A l’intérieur, durant cette période, les Soviets étaient aux porta ses fruits en France comme ailleurs.
prises avec la guerre civile. Successivement, Koltchak, Deni- Et pourtant, le voyageur occidental qui visitait l’U.R.S.S.
kine, Wrangel, agents de l’étranger, s’effondrèrent. Le patrio­ en 1934 ou 1935 était frappé par l’ampleur de l’œuvre entre­
tisme russe se cristallisait rapidement autour de l’Etoile prise par les Soviets dans tous les domaines ainsi que par le
Rouge. caractère spécifiquement russe de cet effort. Les dirigeants
A partir de 1921, l’U.R.S.S. entre dans une ère de recons­ avaient donné au peuple une conscience nouvelle et aux tra­
truction. Depuis 1918, elle s’était détournée de l’Europe — vailleurs le sentiment de leur dignité et de leur responsa­
et pour cause ! — pour porter son activité vers l’Orient. bilité à'l’égard de la nation. La négligence, le laisser-aller,
A cette époque, l’Allemagne n’est pas encore redevenue la nonchalance, qui constituaient les plaies de l’ancien régime,
puissante. Ses dirigeants, s’inspirant des recommandations de disparaissaient rapidement. La jeunesse était l’objet de soins
Bismark, regardent vers Moscou. En 1922, le traité germano- attentifs ; la femme était émancipée, l’ouvrier encouragé
soviétique de Rapallo est conclu. Mais bientôt, la propagande comme ses chefs le paysan comprenait la nécessité des « kol­
hitlérienne se développe en Allemagne. Le Troisième Reich khozes » dans un pays aux immenses espaces.
est en gestation. Dans les autres pays occidentaux, les guides Comme en serre chaude, le peuple russe arrivait prompte­
de l’opinion sont dupes ou complices de cette propagande qui ment à maturité. Rien n’était négligé pour parfaire son édu­
part en guerre contre « les dangers du bolchevisme ». Rares cation et son instruction. Les journaux, les livres, les postes
sont les hommes politiques clairvoyants en France et ailleurs. de radio, étaient diffusés largement- A la sortie de l’usine,
Plus rares encore, les hommes d’Etat comme Herriot. les ouvriers se rendaient, pendant la belle saison, dans les
Et pourtant, en 1928, apparaît en U.R.S.S. le premier plan « parcs de culture » où ils se délassaient, mais où ils trou­
quinquennal dont Ivanovsky est le rapporteur et, dès lors, les vaient aussi des ingénieurs qui leur expliquaient, en plein
réussites économiques élèvent le standard de vie de la popu­ air, devant des modèles réduits, le fonctionnement d’un avion,
lation. d’un sous-marin, d’une auto ou de toute autre machine. Il
Mais, à l’intérieur de la Russie, où le génie de Staline s’af­ suffisait de voir leurs visages attentifs et d’écouter les ques­
firme chaque jour davantage dans tous les domaines, l’action tions posées pour se rendre compte de leur désir de s’instruire.
néfaste de l’Allemagne se manifeste sans relâche pour cor­ Il était aisé de voir là une manifestation collective et, de même
rompre les esprits, discréditer le régime, briser l’essor écono­ tous les aspects de la vie en U.R..S.S. portaient cette marque
mique. Comme sous le tsarisme, ses agents s’infiltrent par­
de l’effort commun tendu vers le perfectionnement des techni­
tout et ils ne sont pas moins dangereux. ques et vers l’amélioration des conditions existantes dans tous
Staline, heureusement, ne se laisse pas abuser. Les données
du problème lui apparaissent aussi clairement sur le plan in­ les domaines.
térieur que sur le plan extérieur. Il s’agit en somme, à l’in­ Cela, c’était l’œuvre de libération ét de régénération in­
térieur, de procéder à une vaste et longue épuration en met­ tellectuelle, voulue par les Soviets, imposée d’abord par
tant le pays en état de défense contre une agression nazie Lénine et magnifiquement développée par Staline. Il n’était
inéluctable. Pour cela il faut pratiquement une politique exté­ plus besoin d’aller prendre des leçons à l’étranger. Tout le
rieure extrêmement souple et qui permette de gagner tout le monde voulait s’instruire, mais l’intelligence et les qualités
temps nécessaire. du cœur sont assez répandues chez ce grand peuple pour que

UNE ANNEE D’EXPLOITS HEROÏQUES ET DE VICTOIRES

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