Page 34 - aux armes_4
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guerre et un millier de grenades furent li­
                                                                                           vrés.
                                                                                             Ce résultat étonnant ne put être obtenu
                                                                                           que grâce à une collaboration étroite entre
                                                                                           les différents organismes de la Résistance
                                                                                           et les directeurs de fabriques, mais surtout
                                                                                           à l’ardente volonté de la population ou­
                                                                                           vrière.
                                                                                             Une dizaine de milliers d’ouvriers tra­
                                                                                           vaillaient à la M.A.S. et 1.500 à la Manu­
                                                                                           facture d’armes et de cycles.
                                                                                             Mais toutes les communications étaient
                                                                                           coupées — on sait qu’il en fut ainsi pen­
                                                                                           dant plusieurs semaines — et il ne pouvait
                                                                                           être question d’attendre les ordres du pou­
                                                                                           voir central. Le directeur de la M.A.S.
                                                                                           prit alors contact avec le Comité de Libé­
                                                                                           ration Départementale, avec l’Etat-Major
                                                                                           de la XIVe Région et avec la Première
                                                                                           Armée et décida de reprendre toutes les
                                                                                           fabrications possibles. De son côté, la Ma­
                                                                                           nufacture d’armes et de cycles s’entendait
                                                                                           avec la M.A.S. et mettait immédiatement
                                                                                           en cours de fabrication les revolvers qui
                                                                                           étaient sa spécialité. Les pièces dissimulées
                                                                                           étaient rapidement montées.

















                 Des immeubles en partie détruits* d'autres rasés...

                 La guerre n'est pas qu'une affaire d'hommes.
                 Les femmes sont au travail, car la vie des
                 femmes et des enfants dépend aussi de la guerre.

                proposées — le dépiégeage et le déminage
                de tous les stocks d’armes et de munitions
                a pu être réalisé au moment même où tout
                allait sauter.
                  A Saint-Etienne, il fallait rassembler le
                plus possible de matériel pour faciliter la
                conduite des opérations de harcèlement
                contre les troupes allemandes qui remon­
                taient la vallée du Rhône et qui ne cessè­
                rent que le 3 septembre.
                  L’élan fut magnifique : le 21 août, les
                ateliers étaient déserts ; le 22, chacun
                était à son poste ; le 23, des grenades
                « sortaient ».
                  Il n’était pas encore possible de fabri­
                quer des armes de guerre proprement di­
                tes, mais chacun comprit qu’il fallait pa­
                rer au plus pressé et donner des moyens
                d’attaque et de défense à ceux qui pour­
                suivaient sur les routes l’ennemi désemparé.
                En quelques jours, plusieurs milliers de
                fusils de chasse, 100.000 cartouches che­
                vrotines, plusieurs centaines d’armes de


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