Page 48 - RI3_Francs_tireurs
P. 48

Mais  en  bon  F.T.P.  il  n'avoua  rien.  Et  ce  fut  bientôt  le  tra-
             gique  voyage  devenu  classique:  Montluc-Compiègne-Buchen-
             wald,  dont  il  revint  heureusement  après  la  victoire  des  Alliés.

             AU  DEUXIEME  S/SECTEUR.
                Sous  l'impulsion  de  Georges  Livet,  dit  St-Avold,  le  2°
             s/secteur  des  Savoies  s'organise  peu  à  peu  pendant  toute
             cette période.  Malheureusement,  il  semble que la malchance se
             soit  abattue  avec  persistance  sur  nos  hommes  et  que  le  tra-
             vail  ait  été  particulièrement  entravé  par  l'ennemi  qui  dis-
             posait  dans  cette  région  d'effectifs  très  puissants,  de  voies
             de  communication  facilement  défendables  et  surtout  d'un  ré-
             seau  bien  organisé  d'indicateurs  traîtres  à  leur  patrie.  Nous
             verrons  en  effet  que  le  nombre  de  nos  camarades  prématuré-
             ment  tombés  dans  le  2•  s/secteur  fut  considérable.  Cela  seul
             suffit  à  expliquer  certaines  déficiences  de  notre  action.
                Saint-Avold  lui-même  ne  resta  pas  longtemps  parmi
             nous.  Muté  à  Lyon,  il  y  occupa  avec  compétence  plusieurs
             fonctions.  Il  était  chef  d'E.M.  de  la  1 ••  subdivision  de  la
             zone  sud,  groupant  les  interrégions  de  Marseille  et  de  Lyon,
             quand  il  fut  arrêté,  le  15  mai  1944  avec  tous  ses  adjoints.
             Martyrisé  pendant  trente  jours,  il  est  achevé  à  l'hôpital  de
             la  Croix-Rousse.
                C'est  Borez  qui,  à  son  départ  de  Haute-Savoie,  avait  re-
             pris  ses fonctions  à la  tête  du  2•  s/secteur de  la  R.1.2.
                Le  bilan  de  cette  période,  pour  les  contrées  d'Annecy  et
             de  Rumilly,  peut  s'établir  brièvement  comme  suit:

             ANNECY

                 La  présence  de  miliciens  et  cle  leurs  amis  crée  des  condi-
             tions  très  défavorables  à  la  Résistance.  La  1re  compagnie  n'a
             qu'une activité réduite  et  le  ïecrutement se  fait  mal.  Pourtant,
             des  funérailles  grandioses  ont  été  faites  au  jeune  pompier
             de  Juvisy,  Maurice  Coulon,  tué  dans  l'attaque  du  c;imp
             d' Alex.  Plusieurs  milliers  de  personnes  suivent  le  cortège  et

                                        46
   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53