Page 49 - RI3_Francs_tireurs
P. 49

les  enfants  des  écoles  portent  des  gerbes  tricolores.  L'a  police
            n'ose  pas  intervenir.      ·
               Dans  le  courant  de  l'été,  un  corps-franc  s'est  formé  qui
            effectuera  un  gros  travail.  Raoul  Lartigue  en  assume  le  com-
            mandement.  Pendant  trois  mois  environ,  tout  marche  à  mer-
            veille,  et  le  ravitaillement  des  camps  en  montagne  (Lanfon,
            Alex,  etc ... ) est  assuré  par nos  hommes.  Peu  à  peu,  le  corps-
            franc  se  spécialise  dans  l'exécution  des  agents  de  l'ennemi
            et  des  traîtres  de  tout  poil.  Mais  deux  Allemands  ayant  été
            abattus  en  pleine  ville,  nos  F.T.P.  échappent  de  peu  à  une
            arrestation  massive,  à  Groisy.  S'ils  réussissent  à  s'en  tirer
            sans pertes,  ils  doivent  néanmoins quitter le  chef-lieu et  mon-
            ter  au  camp  d' Alex  dont  Franquis  prend  la  tête,  vers  le  mi-
            lieu  de  l'automne.

            RUMILLY
               Au  mois  d'août,  se  forme  dans  la  région  la  4°  compagnie
            du  2°  s/secteur.  Elle  comprend  3  détachements  à  Vallières,
           Lornay  et  St-Eusèbe.  A  Rumilly  même  et  à Massingy  ont  été
           constitués,  au  début  de  l'été,  deux  détachements  F.T.P.  qui
           dépendent  de  la  3•  compagnie.  Mais  l'action  est  très  faible,
           aucune  arme  n'ayant  été  encore  reçue.  Un  jour  cependant,
           au  mois  de  juillet,  le  « message  personnel »  tant  attendu  est
           capté  à  la  fameuse  émission  de  21  h.  15:  « L'eau  coulera
           sous  les  ponts ».  La  4•  compagnie  se  rend  à  St-Eusèbe  avec
           une  auto  qui  transporte  les  accumulateurs  et  les  phares  de
           signalisation.  Hélas,  rien  ne  vient  cette  fois  et  la  déception
           est  immense.  Début  septembre  heureusement,  Rumilly  est
           doté  d'un  « radio »  que  nos  camarades  hébergent.  Grâce  à
           lui,  et  sans  que  Londres  sache  que  les  armes  sont  destinées
           aux  F.T.P.,  un  parachutage  sera  réceptionné,  mais  bien  plus
           tard,  seulement  courant  janvier.
              En attendant,  les deux compagnies s'organisent et donnent
           asile  à  quelques  réfractaires.  Elles  devront  se  contenter  de
           rares  coups  de  main  pom  ravitailler  les  camps  du  2•  s/sec-
           teur.
                                      47
   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54