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chalet en chalet. Par Le Lyaud, Marin, Bernex, il atteint
Bret-Locum où il se fixe au chalet de l'Homme-Fort.
Sur ces entrefaites, des groupes F.T.P. commencent à opé-
rer dans les régions urbaines et à donner la réplique aux
Vichyssois. Deux G.M.R. sont abattus au passage à niveau
de Vongy, près d'Amphion. Grosse émotion dans le dépar-
tement. Le capitaine Prunet, de triste mémoire en Haute-
Savoie, a fait publiquement le serment sur les cercueils de
venger ses amis. La préfecture fait apposer des centaines
d'affiches :
Paysans ! les terroristes parcourent vos villages. Bien-
tôt leurs armes seront dirigées contre vous et ras famil-
les. Votre devoir de Français est de ies dénoncer ...
Le 17 avril, deux gars des « Allobroges >.' sont arrêtés à
Bret-Locum par la gendarmerie de Saint-Gingolph. L'i.'.111-
placement du camp est livré et les «Allobroges» doivent se re-
tirer au chalet de la Plaine, au-dessus de Thollon-Lajoux. Une
chasse héroïque commence. Le 18, le filet se resserre, la liaison
ne se fait plus, le ravitaillement devient difficile. Les paysans
ont parfois peur d'aider nos camarades. Le 20, nouveau dé-
placement à marches forcées jusqu'au chalet de Neuvache,
près du pic des Memise. Heureuse décision ! Le jour mênw,
en effet, deux colonnes de G.M.R. se lancent à l'assaut de
la Plaine.
, L'effectif du camp n'est plus que de onze hommes. Beau-
coup de jeunes exténués par la famine et le froid, ont renon-
cé. La montagne est cernée de toutes parts. Pendant œ temp~,
des appels pathétiques à la persévérance sont lancés par la
Radio de Londres qui promet aux réfractaires un appui
qu'ils attendent en vain. A bout de forces, nos hommes Stmt
contraints de passer en Suisse. Les armes sont cachées en
prévision d'un retour prochain. Les autorités helvétiques re-
fusent l'extradition exigée par le sieur Prunet, mais nos ca-
marades n'en seront pas moins internés dans des camps de
travail et même en prison. Plus tard, nous retrouverons nos
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