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li  est commandé par  des  fascistes  notoires,  capitaine  Vallière
              et  adjudant  Palop,  de  triste  mémoire  pour  les  anti-fascistes
              espagnols.  Un  fort  groupe  de  militants  du  P.C.  étant  en
              danger  d'être  déporté,  passe  en  Suisse.  En  janvier  1943,  un
              autre  groupe  en  instance  de  départ  pour  l'Allemagne  « con-
              tacte»  un  camarade  espagnol  du  M.U.R.  et  prend  le  maquis.
              A sa  tête  se  trouve  Avélino  Escudero  qui  devait  être  tué  aux
              Glières.  Au  mois  d'avril,  45  hommes  sont  répartis  en  trois
             groupes.  L'un  au  Semnoz  (commandé  par  Antonio  Vilshiès),
             l'autre à  Alex  (commandé  par Antonio  Jurado) et  le  troisième
             à  Thônes  (Escudero ).
                 Le  groupe  Jurado  participe  à  la  bagarre  de  la  Dent  de
             Lanfon,  en  avril  1943,  et  tous  les  Espagnols  effectuent  une
             grande quantité de sabotages.  Quatre d'entre eux sont arrêtés
             et  déportés.  Le  30  janvier  1944,  55  Espagnols  sont  dirigés
             sur  le  Plateau  des  Glières  où  ils  forment  la  section  Ehro,
             divisée  en  deux  groupes  (Jurado  et  Vilshiès).  Ils  participent
             à  de  nombreux  coups  de  main  dans  les  villages  bordant  le
             Plateau,  notamment à la capture des  80  G.M.R.  à  Entremont.
             Ils  entretiennent  de  bons  rapports  avec  le  groupe  F.T.P.
             « Maurice Coulomb».
                Au  moment  de  la  retraite  générale,  ils  se  trouvent  les
             derniers  sur  le  Plateau  des  Glières.  Ils  se  retirent  en  com-
             battant  avec  acharnement.  Leurs  pertes  s'élèvent  à  5  morts,
             un  blessé  et  4  prisonniers  déportés.
                Repliés  au  Semnoz,  ils  mettent  un  mois  à  regrouper  30
             des leurs, toujours en  relations avec  l'A.S.  Lorsque les  troupes
             d'occupation  viennent  brûler  le  village  du  Puisot,  ils  restent
             seuls  à affronter  100  boches,  qui  attaquent  avec  des  mortiers
             et  un  canon  de  35.  Nos  camarades  parviennent  à  récupérer
             toutes  les  armes  et  les  vivres  du  camp.
                Sur  ces  entrefaites  (début  juin),  les  Républicains  espa-
             gnols  reçoivent  l'ordre  de  leur  Comité  de  Libération,  d'avoir
             à  se  mettre  en  contact  avec  nous  et  de  participer  à  la  lutte
             générale.  Nous  prîmes  contact  le  12  juin  à  Annecy  où  il  fut
             décidé  que  le  commandant  Jurado  et  20  de  ses  hommes  re-
             joindraient  la  93-17  à  la  Chapelle-Rambaud;  25  autres  hom-
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