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ordre  est  donné  de  sonner  la  retraite.  Résultat:  8  tués  alle-
               mands,  un  blessé  et  trois  prisonniers.  Chez  nous,  un  mort,
               notre  camarade  Gonzalès  et  9  blessés  transportés  en  Suisse.
               Deux  civils  ont _été  tués  par  les  Allemands.
                  Le  lendemain,  les  S.S.  incendient  St-Gingolph.  Par  me-
               sure  de  représailles,  ils  prennent  avec  eux  dix  otages,  dont
               le  curé  Rossillon.  A  l'exception  de  4  maisons,  tous  les  bâ-
               timents  sont  pillés  et  le  butin  transporté  sur  camion  à  Evian.
               Immédiatement,  nos  camarades  expédient  aux  Allemands  une
               note  leur  ordonnant  de  cesser  toute  représailles,  faute  de
               quoi,  les  trois  prisonniers  seraient  exécutés  (ce  qui  fut  fait).
                  L'attaque  de  St-Gingolph,  dont  on  a  fait  grand  bruit
               pour  accuser  nos  F.T.P.F.  de  se  livrer  à  des  actions  irréflé-
               chies,  avait  été  montée  jusque  dans  le  détail  avec  le  plus
               grand  soin.  Nous  devons  signaler ici  l'attitude  suspecte  d'une
               partie  de  la  presse  et  la  radio  suisse,  qui  pendant  plus  de
               deux  semaines  ont  fait  une  intense  propagande,  d'atermoie-
               ments  en  faisant  ressortir  les  désastres  de  Saint-Gingolph
               comme  les  répercussions  normales  de  la  Résistance;  ils
               n'avaient  pas  vu  et  n'ont  pas  parlé  d'Oradour.
                  23  juillet:  93-15.  Embuscade  sur  la  route  Annemasse-
               Thonon  à  Bonnatray.  Attaque  d'un  convoi  allemand  de  trois
               camions et une  voiture  légère,  avec  la collaboration des 93-22
               et  93-24.  Résultat:  2  boches  tués  et  5  blessés.  Chez  nous,
               pas  de  perte.
                  93-21.  Embuscade  près  de  Thonon:  4  tués  et  2  prison-
               niers  chez  l'ennemi.  Pas  de  perte  dans  nos  formations.
                  93-04.  Pour  venger  4  des  nôtres  (Périllat,  Musset,  Ascari,
               Colson)  qui  ont  été  arrêtés  à  Cluses,  le  4  juillet  et  fusillés
               à  Annecy  par  la  suite,  nos  camarades  attaquent  l'internat
               de  Cluses,  siège  de  la  Gestapo  locale.  La  sentinelle  est  tuée
               et notre tir cause des  pertes à l'ennemi.  Résultat  incontrôlable
               mais  certainement  très  sérieux.
                  Rumilly.  Le  camp  de  Cessens,  près  d' Albens,  formé  après
               les  Glières,  est  attaqué  par  les  miliciens.  Devant  des  forces
               très  supérieures,  nos  hommes  qui,  peu  de  temps  auparavant
               ont  désarmé  plusieurs  G.M.R.  et  saboté  des  voies  ferrées  à

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