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partisans,  nous  permit  toutefois  de  retirer  notre  part  sur  le
           dépôt  de  Boëge,  sans  perte  d'hommes  ou  de  matériel.

               3°  Composition  du  parachutage:  le  matériel  parachuté
           était  composé  pour  80 %  d'explosifs  et  pour  20 %  d'armes
           et  de  munitions.  Encore  une  nouvelle  «erreur»  à  l'actif  du
           B.C.R.A.,  car  notre  département  n'étant  pas  un  point  de
           passage, nous  n'avions  guère d'objectifs à faire  sauter (ponts,
           voies  ferrées).  Au  contraire,  nous  manquions  terriblement
           d'armes  individuelles  et  de  matériel  lourd.
              A dater de ce  parachutage,  les  combats  augmentent  d'en-
           vergure.  L'initiative  des  opérations  nous  appartient.  Mais
           les  boches circulent de  moins  en  moins  et se  retranchent dans
           leurs  postes.  Nos  hommes  tendent  des  embuscades  perma-
           nentes  dans  l'attente  de  l'action  générale  et  procèdent  à  un
           dernier nettoyage de miliciens locaux.  Les accrochages directs
           avec  les  Allemands  sont  assez  nombreux.  Notamment,  sur  la
           route  de  Chamonix,  à  la  gare  des  Houches  où  la  93-18  met
           hors  de  combat,  le  9  août,  un  convoi  ennemi  bien  protégé.
           A  signaler  également,  le  13  août,  l'attaque  de  15  camions
           allemands  à  Evires  par  les  93-17  et  93-35  opérant  avec  un
           détachement  d'Espagnols.  De  nombreux  morts  ennemis  res-
           tent  sur  le  terrain.
              Cette  dernière  embuscade  nous  donne  l'occasion  de  nous
           étendre  un  peu  longuement  sur  les  Républicains  espagnols
           incorporés  dans  nos  rangs.
              Sept•· cent  cinquante  combattants  de  la  République  espa-
           gnole  sont  affectés  le  22  septembre  1940  à  la  réfection  des
           routes  de  la  Haute-Savoie,  au  travail  dans  les  carrières.  etc.
           Répartis  en  trois  compagnies  (515,  514  et  517),  surveillés
           par  des  officiers  et  des  sous-officiers  de  réserve  français
           choisis  par  Vichy,  ils  ne  sont  pas  rétribués.  De  40  à  42,
           l'effectif  diminue  de  moitié,  quelques  mutations  sont  faites
           et  des  convois  d' « indésirables »,  militants  du  Parti  Commu-
           niste  notamment,  sont  expédiés  en  Afrique  pour  la  consti-
           tution  du  Transaharien,  ainsi  qu'en  Allemagne.
              Fin  1942,  seul  le  g-roupe  517  subsiste  en  Haute-Savoie.
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