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la route où se tient le harrage, percée fameuse qui compte
dans les annales héroïques de notre Mouvement F.T.P. Au
lieu de ralliement, nos gars se retrouvent 17 sur 42 et quel-
ques jours plus tard, 7 autres les rejoignent. Il manquait
donc 18 hommçs, dont 7 tués et 11 disparus.
Après ces événements, certains hommes qui portaient une
part des responsabilités de cette expérience malheureuse,
cherchèrent un bouc émissaire et n'hésitèrent pas à calom-
nier « Liberté Chérie » et « Maurice Coulomh ». A les en
croire, c'est à cause dë ces deux détachements que l'ennemi
réussit à percer la défense des Glières. Les rescapés du
Plateau ont immédiatement fait justice de cette misérable
calomnie. Elle révèle simplement chez ses auteurs le désir
de dissimuler l'erreur qu'ils ont commise en préconisant de
grands rassemblements de maquisards.
Tirons donc à leur place la leçon des faits. •
Nous savons le courage dont firent preuve nos camarades
de ce maquis. Leur patriotisme n'est pas ici en cause. Nous
nous inclinons devant les Savoyards, les fils des autres pro-
vinces de France, les Espagnols antifascistes. Le lieutenant
Morel, le capitaine Anjot et leurs compagnons tombèrent
pour la liberté, face à l'ennemi.
Mais quelque courageux qu'ils aient été, il n'en reste pas
moins que leur héroïsme eût été plus utile à la cause de la
Patrie s'il avait été mieux employé. Et le vrai drame des
Glières c'est que, sur un mot d'ordre venu de Londres, ser-
vant mieux les intérêts de l'impérialisme anglo-saxon que
ceux de la libération du territoire national, des patriotes y
aient été inutilement sacrifiés.
Les Glières ne sont pas, hélas, une exception en France.
La plupart des rassemblements de réfractaires connurent le. 1
même sort. Pour n'en citer qu'un petit nombre, c'est dès 1943,
le camp de Payzac en Dordogne, c'est le Cantal, c'est l'Ain,
c'est le Vercors ravali:"é presque au moment de la Libération.
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