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Aussitôt après ce  succès,  les  miliciens  commencent  l'offen-
           sive  en  direction  du  col  de  FEnclave.  Ils  y  perdent  11  hom-
           mes  et  un  commandant.  De  notre  côté,  aucune  perte  à  dé-
           plorer.  Le  même  soir,  voulant  venger  Henri  Stein,  son  frère
           R .....  part  avec  4  hommes  pour  attaquer  les  miliciens  can-
           tonnés  à  la  Verrerie,  au  nombre  d'une  trentaine.  Ils  abattent
           l'homme  de  garde,  ainsi  que  deux  autres  qui  viennent  pour
           la  relève.  Les  miliciens  restent  à  tirailler  à  l'intérieur  de  la
           maison.  Le  lendemain,  les  hommes  de  Darnand  déménagent
           de  La  Verrerie,  prétextant  qu'ils  sont  trop  loin  de  tout  se-
           cours.
              Nos  camarades  sont  ensuite  attaqués  au  col  de  Landron
           par  une  foule  de  miliciens  dont  ils  ·ne  peuvent  évaluer  le
           nombre.  L'attaque  dure  environ  6  heures,  les  miliciens  per-
           dent  une  trentaine de  tués  ou  blessés.  Du côté  F.T.P.,  aucune
           perte.  Mais  le  soir,  nos  camarades  sont  avertis  que  les  Alle-
           mands  ont  percé  la  défense  du  Plateau  des  Glières.  Le  capi-
           taine  M .....  part  avec  trente  hommes  et  Franquis  avec  trente
            utres.  En  outre,  il  rencontre  le  lieutenant Jérôme  et  12  hom-
           mes  de  l'A.S.  qui  se  joignent  à  eux.
       •      Les  hommes  de  Franquis  ne  peuvent  descendre  dans  la
           vallée  le  jour  même,  car  ils  se  trompent  de  chemin  et  ils  ont
           un  malade  qu'il  leur  faut  porter à  tour  de  rôle.  Le  lendemain
           matin,  il  ne  reste  plus  rien  à  manger  et  il  fait  très  froid.  II
           leur  faut  pourtant  passer  coûte  que  coûte.  Ils  arrivent  à  50
           mètres du barrage, un  milicien  leur crie de se rendre.  Franquis
           l'abat d'une balle en pleine tête, et,  de deux autres qui s'avan-
           cent,  l'un  est  descendu,  l'autre  se  sauve  pour  chercher  du
           renfort.  A  ce  moment,  nos  camarades  sont  pris  entre  deux
           patrouilles  de  miliciens  et  une  patrouille  d' Allemands,  sans
           compter  les  G.M.R.  qui  sont  sur  la  route.  De  tous  côtés,  des
           F.M.  et la mitrailleuse des Allemands en batterie.  Les armes de
           nos  F.T.P.  sont  gelées  et  ne  veulent  pas  fonctionner.  Ils  se
           servent  alors  de  leurs  grenades  et  dispersent  les  miliciens .
       •   Une  des  grenades  éclate  dans  la  main  du  lieutenant  Jérôme
           et  le  tue  net.  Deux  des  nôtres  viennent  encore  de  tomber.
           Deux coups de sifflet,  c'est le  signal de  l'attaque et la ruée vers



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