Page 32 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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28        LES  MÉMOIRES  DU  CURÉ  DU  MAQUIS

                    le  repas,  les  armes  à la main ...  On fit  transporter le  tabac
                    sur les voûtes de mon Eglise. Et Clair s'en fut le lendemain
                    matin vers la Suisse goûter un repos bien gagné.








                         APPARITION  DU  GROUPE  LAMOUILLE


                    D     ANS  le  courant  du  mois  de  novembre  apparaissait
                            au Petit Bornand un Groupe qui  allait  causer bien
                    des malheurs dans le  pays et qui plus tard serait cause de
                    l'investissement de Glières.  Glières en effet était un terrain
                    de  parachutage  merveilleux,  accepté  par  les  Alliés,  qui
                    devait  être  défendu  à  tout  prix.  C'était  aussi  l'endroit
                    choisi  pour  le  regroupement  des  Maquisards  au  moment
                    du  débarquement.  Il  importait  donc  de  ne  pas  attirer
                    l'attention sur le pays. C'était pour cela que provisoirement
                    il  n'y  avait  plus  de  camps  au  Petit  Bornand.  Le  Groupe
                    Lamouille  malheureusement  allait  par  sa turbulence  faire
                    échouer ce plan.
                        Marcel  Lamouille,  natif  du  Petit  Bornand,  tenait  à
                    Annemasse  l'hôtel  des Bains.  Arrêté  en  1939  et  mis  dans
                    un  camp de concentration.  par suite  des  décrets  Daladier
                    sur les Communistes, il réussit à s'évader et fit son appari-
                    tion au Petit Bornand dans le courant de  1942,  pour com-
                    mencer à faire parler de lui au début de novembre.
                        Après avoir recruté une troupe hétéroclite, composée de
                    deux Russes et de  quelques  indigènes,  Lamouille  s'équipa
                    facilement  en  armes,  sur l'ordre de ses  chefs,  a-t-il dit,  en
                    se  faisant  remettre  les  dépôts  d'armes  de  l'A.S.  grâce  à
                    quelques  transfuges  qui  passèrent,  c'est  le  cas  de  le  dire,
                    avec armes et bagages de son côté.
                        Il traitait les Groupes d' A.S.  d'attentistes et avait pa-
                    raît-il reçu l'ordre de ses chefs, de créer de l'agitation dans
                    le Pays et d'attaquer les boches en toute occasion.
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