Page 27 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
P. 27
DE GLIÈRE~ 23
faire l'instruction aux Trentaines d'Entremont et du Petit
Bornand.
Un soir du.mois de Juillet en revenant d'Entremont
il est capturé par les Gardes Mobiles ... Sa mitraillette est
démonté dans son sac... Son compte est bon... Je ne le
reverrais plus que le 22 décembre 44 au Camp de Dachau où
il eut assez souvent la charité de se priver de soupe pour
sauver la pauvre loque que j'étais devenu ... Je l'ai toujours
connu comme un Homme de Devoir doublé d'un cœur
serviable à tous ... Dans le dénuement, il faisait volontiers
comme Saint Martin ... Et s'il n'avait rien il partageait son
cœur ...
Le lendemain matin à 5 heures, les murs de la Cure
résonnaient se.us l'appel pressant de la cloche ... En hâte ...
je mets le nez à la fenêtre ... C'est le fils Bricosson ... Jac-
ques a été arrêté à la Puya à Minuit .... Et je bondis avec
lui à mon garage ... Vite on sort les mitraillettes les grena-
des, les boules de pain et on les enfile dans le creux du gros
Tilleul sur la place de l'Eglise ...
Les Gardes continuent à parcourir le Pays ... Mais ils
ont eu une proie ... ils sont couverts ... Ils ne voient plus
rien ... et ils s'adonnent à la chasse aux reblochons à Gliè-
res ... C'est plus intéressant pour leurs familles et moins
dangereux pour le Maquis.
Mais voilà les Italiens ... Ils ont l'habitude de tourner
le dos au danger. .. Aussi ils vont à Cenize au lieu d'aller à
Glières. Et comme il faut ramener du gibier, ils emmenent
Lucien Caullireau, André Gaillard, Lucien Saddy, Nestor
Rachex, Virgile Rachex et Edgard Rachex qu'ils relachent
deux jours après. Louis Rachex lui s'en tire avec un séjour
d'un mois à Chambéry. La région n'est plus sûre du tout...
Vers la fin de juillet les Camps achèvent de se disperser. ..