Page 28 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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24       LES  MiMOIRES  DU  CURÉ  DU  MAQUIS



                           AFFAIRE  DES  DENTS  DE  LANFONT

                         NFIN  du calme ...  Non  la  Cure  va  continuer  à  ser-
                     E  vir  d'asile  et  de  rendez-vous.  Au  mois  d'août,
                     notre  garagiste,  Joseph  Merlin  fils  du  Maire  est  ramassé
                     dans son garage.  Les  Italiens cherchaient le Chef, son frère
                     Marcel.  Ils  emmennent  Joseph  qui  en  sera  quitte  pour
                     quatre semaines de détention avec Auguste Levet des Cars
                     de  Saint  Pierre  de  Rumilly.
                         Au  même  moment  se  déroulait  l'accrochage  des
                     Lanfonts entre les  Italiens et les  Maquisards.  Les  Italiens
                     eurent  plusieurs  tués et  blessés,  mais  nos  Maquisards  du-
                     rent se  replier.  Et c'est ainsi que je vis arriver deux resca-
                     pés  cherchant  leurs  camarades  et  m'annonçant  qu'ils
                     avaient  reçu  l'ordre  de  se  diriger  sur  le  Petit  Bornand.
                     Effectivement le  lendemain je recevais la visite du Colonel
                     Valette d'Osia et du Lieutenant Monnet qui venaient m' aver-
                     tir de ce passage et me donner l'ordre de diriger nos Maqui-
                    sards sur le  Mont  Saxonnex.  Un agent  de  liaison  fut  mis
                    à ma disposition et resta quinze jours chez moi à les atten-
                    dre.  Entre temps ils  avaient été dirigés sur le Chablais.  Je
                    devais  retrouver  au  mois  d'avril  suivant  à  Compiègne  ce
                    brave agent de liaison dans un piteux état.  Il est du reste
                    mort  dans  mes  bras  après  que  j'eus  réussi  à  lui  donner
                     !'Extrême-Onction.
                         Au milieu de toutes ces échauffourées il fallait s'occuper
                    des  cartes d'alimentation  et des cartes d'idenditées.  Ce  se-
                    rait  peut  être  l'occasion  de  rendre  hommage  à  Lydie
                    Périllat, chargée de distribuer les cartes d'alimentation à la
                     Mairie  du  Petit  Bornand.  Elle  me  renouvellait  ou  me  re-
                     mettait toutes les cartes dont j'avais besoin pour le Maquis.
                     Il me souvient que du  temps de l'encerclement  de  Glières
                     en Mars 1944, je lui ai porté jusqu'à 400 cartes à renouvel-
                     ler.  Les  Miliciens  perquisitionnèrent  chez  elle ...  Mais  ils
                     eurent  peur de  se  salir  et  la gouille  du fumier  échappa à
                     leurs  investigations ...  Les  Cartes  étaient  sauvés  et  la  d6-
                     entri ce  aussi.
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