Page 36 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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32 LES MÉMOIRES DU CURÉ DU MAQUIS
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LA QUESTION A RÉSOUDRE
A u début de cette année 1944, qui allait être si tra-
gique pour le Petit-Bornand, nous avions à ré-
soudre une grave question de conscience. La population
toute entière, se trouvait en effet terrifiée par l'agitation
du Groupe Lamouille. Or de deux choses l'une, ou ce groupe
n'appartenait à aucune organisation de résistance et agis-
sait pour son propre compte et il fallait le mettre dans l'im-
possibilité de nuire ; ou alors il appartenait à une organisa-
tion de résistance et il était urgent de prévenir les chefs
afin de faire cesser cette agitation préjudiciable à la ré-
sistance.
Lamouille avait décrété la fermeture des Fruitières
pour le rer Janvier. Cela allait encore attirer l'attention
sur le Petit-Bornand déjà marqué à l'encre rouge. J'eus la
visite à ce moment-là d'un Inspecteur de Police d'Anne-
masse, favorable à la Résistance qui vint m'entretenir des
dangers que courait notre commune. Grâce à Monsieur
Sallaz, je lui ménageais une entrevue avec Lamouille qui
lui promit de retarder la fermeture des Fruitières.
Pendant ce temps nous étions dans l'expectative et
nous cherchions en plein accord, le Maire, le Commandant
Clair et moi la solution la meilleure pour protéger le Petit-
Bornand et éviter le pire. Le devoir d'un Maire est de pro-
téger ses administrés et de maintenir l'ordre dans sa com-
mune et si à cette époque troublée un maire Patriote avait
le devoir d'aider la résistance, il avait aussi le devoir de la