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240 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
Quelques travaux sont nécessaires pour âmes. 11 avait même été question de fournir
réunir et utiliser une eau de source. 11 faut de l’eau à Londres, ainsi qu’à Bruxelles, au
commencer par nettoyer et curer le bassin moyen des eaux de drainage. Mais le débit
d’émergence du liquide. Quelques corps de ce genre de source artificielle est trop
légers, jetés à la surface de l’eau, indiquent, incertain pour qu’on puisse en faire la base
par le sens de leur mouvement, de quel d’une distribution d’eaux publiques.
côté arrive le courant. On creuse le sol du Les sources que l’on crée artificiellement
bassin naturel autour de cette issue, et l’on en ouvrant une issue à l’eau des terrains
abaisse même le niveau de l’écoulement de humides, tel est donc le seul sytème à
l’eau, pour accroître et régulariser son recommander, en l’absence d’une source
débit. On entoure alors le bassin d’un mur en proprement dite suffisamment abondante.
maçonnerie, et on le recouvre d'une voûte, Pour créer des sources semblables, il faut
pour soustraire l’eau à la chute des corps aller chercher dans le sous-sol une couche
étrangers; puis on fait communiquer le de terre imperméable, c’est-à-dire argi
bassin de la source, ainsi protégée, avec la leuse ou cristalline, recouverte d’une grande
conduite qui aboutit à la canalisation. épaisseur de couches perméables, c’est-à-dire
Les sources de bonne qualité donnant de sablonneuses, et rassembler tous les filets
l’eau en abondance, ne sont pas nombreuses. d’eaux qui doivent composer la source ar
On a alors la ressource d’aller à la recher tificielle.
che d’eaux souterraines, c’est-à-dire de re Le procédé qui sert à ce captage des eaux
cueillir les eaux de pluie qui ont filtré à tra est tout à fait du ressort de l’art du drai-
vers les couches perméables du sol. On crée,
de cette manière, une véritable source artifi
cielle, dont les eaux servent très-bien à l’ali
mentation des villes.
De faibles sources existant dans le pays,
sont souvent l’indice et le guide pour les
recherches de cette nature; leur faible vo
lume vient ensuite s’ajouter aux eaux que
l’on a recueillies artificiellement. Il y a une
transition insensible entre les abondantes
sources naturelles, qu’il suffit de recueillir
et de conduire au milieu des villes, et celles
qui sont dues à l’industrie de l’homme allant
Fig. 9G. — Captage des eaux souterraines.
découvrir, au sein d’un terrain, sec en ap
parence, un cours d’eau abondant. nage. On compose une conduite en pierre,
Ajoutons que les eaux provenant du drai dont les joints laissent pénétrer l’eau à l’in
nage, et qui s’écoulent par le débouché des térieur du conduit, qui les amène ensuite
rigoles d’assèchement, ont été quelquefois au dehors, grâce à une pente convenable
utilisées pour l’alimentation publique. On a ment ménagée.
beaucoup parlé de l’emploi qui a été fait Nous citerons comme exemple de la ma
dans le bourg de Farnham, en Angleterre, nière de créer une source artificielle, la dis
des eaux provenant du drainage de 2 hec position qui a été employée par M. Belgrand,
tares de terre seulement, qui procurèrent pour capter artificiellement les eaux qui
une eau excellente à une population de 3,500 servent à l’alimentation de la ville d’Aval*