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INDUSTRIE DE L’EAU. 235

exactement à quel état chimique est le Luchon est la principale et la plus
principe sulfuré dans ces eaux, mais encore, importante des stations thermales des Py­
malgré la belle théorie chimico-géologique rénées. Les sources sulfureuses y son
d’Ossian Henry, on ne saurait dire avec cer­ nombreuses et leur température élevée.
titude d’où provient le soufre dont ces eaux Ces eaux blanchissent fortement lors­
se sont chargées au sein de la terre. Beaucoup qu’elles sont exposées au contact de l’air,
de ténèbres subsistent donc encore sur cette ou lorsqu’on les mélange avec de l’eau
question, quels que soient le nombre et froide aérée. Cette coloration tient, d’après
l’importance des travaux qui ont été entre­ M. Filhol, à l’état d’extrême division du
pris de nos jours pour l’élucider. soufre, devenu libre par l’action que l’acide
siilcique libre exerce sur le sulfuredesodium.
Nous donnerons maintenant la composi­ Les eaux de Luchon s’emploient surtout
tion de quelques eaux sulfurées : celles de sous forme de bains. Elles sont difficiles
Luchon, de Baréges, des Eaux-Bonnes et de à exporter, à cause de leur altération rapide.
Challes, pour les eaux sulfurées sodiques, et Voici la composition des principales
celles d’Allevard, d’Aix en Savoie et d’En- sources sulfureuses de deux sources de
gbien, pour les eaux sulfurées calciques. Luchon, analysées parM. Filhol.

1 LITRE D’EAU. SOURCE REINE. SOURCE BAYEN.

Acide sulfhydrique libre....................................................... traces traces
Sulfure de sodium................................................................... O»',0550 O8',0777
— de fer........................................................................... 0 ,0028 traces
— de manganèse........................................................... 0 ,0033 traces
Sulfate de potasse................................................................... 0 ,0087 traces
— de soude...................................................................... 0 ,0222 traces
— de chaux..................................................................... 0 ,0323 traces
Chlorure de sodium............................................................... 0 ,0674 0 ,08’9
Acide silicique libre............................................................... traces 0 ,0444
Silicate de soude..................................................................... traces traces
— de chaux..................................................................... 0 ,0118 0 ,0220
— de magnésie............................................................... 0 ,0083 traces
— d’alumine................................................................... 0 ,0274 traces
Matière organique.................................................................... non dosée non dosée
Carbonate et hyposulfite de soude........................................
lodure de sodium, alumine................................................... traces traces
Phosphate, sulfure de cuivre...... ....................................
Totalité des substances fixes................. 08',2392 08',2270

Les eaux de Baréges s’altèrent moins à drique de l’eau minérale est alors absorbé
l’air que celles de Luchon, et ne déposent par la peau sans l’intermédiaire de l’eau.
point de soufre, comme ces dernières. Elles M. Filhol a donné l’analyse suivante d’un
sont employées sous forme de bains, sans litre d’eau sulfureuse de Baréges :
mélange d’eau froide, parce que leur tem­
pérature est voisine de celle du corps hu­ Sulfure de sodium....................... O8',0408
Chlorure de sodium..................... 0 ,0720
main. On administre également les eaux
de Baréges dans des étuves. Le gaz sulfhy­ A reporter........ O8', 1128